dimanche 15 septembre 2019

Leçon d’écriture 5 – Si le lecteur n’aime pas ton personnage, c’est foutu



10 leçons d’écriture  (une par jour)
ou 

La folle histoire de l’enfantement d’un roman

Janvier 2018

Si Harry Potter n’était pas aussi courageux, ingénieux, loyal et tenace, personne n’aurait envie de lire les milliers de pages sur la vie de cet enfant magicien. Oui, les lecteurs veulent admirer le héros d’un roman. Mais si les personnages sont trop parfaits, le récit va en souffrir. Quand je lis un roman, rien ne m’agace plus qu’un personnage beau, bon, intelligent, élégant, qui mange toutes ses carottes et repasse ses bobettes tous les matins. Les personnages parfaits ont un gros défaut : celui d’être trop parfaits.

J’ai donc pris bien soin de donner plusieurs défauts au héros de
J’avais tout prévu sauf les bélugas. Thomas est gourmand, un peu jaloux, parfois colérique et tout à fait incapable de faire des ricochets. Petit à petit, tout se détraque dans la vie de Thomas, ce qui le rend amer et bougon. Son meilleur ami lui dit d’ailleurs qu’il a des chances d’avoir le record Guinness du gars le plus grognon du monde.

En me relisant, le doute m’assaille. Est-ce que j’ai trop forcé sur le côté ronchon de Thomas? Dans mon souci de créer un héros pas parfait, est-ce que je l’ai rendu antipathique au point où mes lecteurs décrocheront?


Pour que le lecteur soit captivé par tes personnages, il ne faut pas qu’ils soient clichés, unidimensionnels ou sans profondeur. Et surtout pas statiques.  Dans mon dictionnaire à moi, statique est synonyme d’ennuyeux. Les personnages doivent donc évoluer, se transformer au fil du récit, à l’extérieur comme à l’intérieur. Au début de mon récit, Thomas est malheureux pour deux, ce qui le rend cynique. Il trouve que les bélugas sont juste de gros poissons blancs avec des bourrelets, une bosse sur le front et un sourire stupide. J’ai posé les jalons pour que le lecteur ait envie de voir Thomas changer d’attitude, aller vers la joie plutôt que la colère. L’espoir de voir le héros résoudre son problème, que ce soit tuer Voldemort ou égorger le Grand Méchant Loup, voilà ce qui nous fait tourner les pages d’un livre.  

Leçon d’écriture 5:  Évite les personnages parfaits. Ils ne sont pas authentiques et tapent sur les nerfs. Assure-toi qu’entre le début et la fin de ton histoire, ton personnage change. Il peut changer un petit peu, moyennement ou beaucoup, mais il doit évoluer pour que la finale réjouisse ton lecteur et lui fasse pousser un petit soupir de satisfaction. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire