10 leçons d’écriture (une par jour)
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman
Décembre 2017
Mon roman
ressemble encore à un tas de bouette informe. Malgré le flou et les
gribouillis, une chose est très claire : il y aura de l’émotion dans mon
histoire. Des tonnes d’émotions! Je veux
que mes lecteurs se roulent de rire. Je veux aussi les faire brailler.
Tous les romans qui
me sont restés en mémoire, ceux que j’ai relus avec délice, ceux que j’ai
admirés et jalousés, tous avaient un élément commun : ils m’ont fait
vibrer. Je cherche donc à concocter un marquant mélange de tragique et de
comique.
Au fur et à mesure
que s’allonge mon manuscrit et s’empilent les chapitres, la même question me
hante : comment faire pour que le lecteur s’investisse émotivement dans la
détresse de Thomas? Dans les mauvais coups de Samuel? Dans l’idéalisme d’Élie?
J’essaie de varier
les émotions, de mettre de l’avant la joie intense (celle qui donne envie
d’embrasser les poteaux de téléphone) autant que la peine profonde (celle qui fait
brailler à gros sanglots morveux). Parce que dans ce roman, je veux montrer la
vie dans ce qu’elle a de drôle-et-pas-drôle.
Pour l’aspect
dramatique des émotions, ce ne sera pas difficile. Puisque Thomas fait tout
pour revoir sa mère qui fait tout pour l’éviter, le drame est déjà encastré
dans l’intrigue. Les moments crève-cœur sont immanquables. Ce que je dois éviter,
c’est la surdose d’émotions déchirantes
qui ferait glisser le récit dans le pathétique. Le dosage des émotions est aussi
important que l’émotion elle-même.
Pour les émotions
teintées de rires, c’est ardu pour moi. L’humour a toujours été mon défi, mon
Graal. Je dois creuser loin et longtemps dans mes méninges pour trouver
quelques graines de comique. Dans La plus grosse poutine du monde,
l’humour tournait autour des insultes du youyou du Sénégal. Mais en humour, il
faut savoir se renouveler…
Pour le moment,
mon manuscrit ne regorge pas de contenu comique. J’ai un jeu de mots sur les
bélugas (merci Monsieur Google), une blagounette sur les gâteaux Vachon et
quelques dialogues moqueurs entre Thomas et Samuel. Plutôt maigre comme moments
rigolos. Mais l’humour sophistiqué, l’humour fin et fort, ça se construit, ça
se travaille. Je continue donc à me décarcasser pour chercher vaillamment le
cocasse.
Leçon d’écriture 4: Un roman sans émotion, c’est aussi lamentable qu’un gâteau sans glaçage, qu’un paysage sans horizon. S’il n’y a pas d’émotions dans ton histoire, tu rates ton coup et tu perds ton lecteur.
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