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leçons d’écriture
ou
La
folle histoire de l’enfantement d’un roman
Octobre 2017
Troisième mois d’écriture. J’ai avancé cahin-caha dans le tricotage de mon
intrigue, mais j’ai surtout passé beaucoup de temps à surfer sur la Toile pour
faire ma recherche. En tant qu’ex-journaliste,
j’ai l’habitude de la recherche. J’adore fouiller, explorer, découvrir, comparer.
Pour ce roman, le gros de ma cueillette d’informations se fait sur le Web. Je
passe des heures à naviguer d’un site à l’autre, à me transformer en éponge
pour mieux imbiber diverses infos sur les ricochets, l’ocytocine, les colibris
et les kayaktivistes. Tout ça va servir à engraisser mon intrigue, à la rendre
aussi colorée que palpitante.
Évidemment, je lis tout
ce que je trouve sur les bélugas. Je mène aussi quelques entrevues qui
s’avèrent précieuses. Robert Michaud, directeur du Groupe de recherche et d’éducation sur les
mammifères marins (GREMM), me donne un conseil archi utile : éviter « l'anthropomorphisme
gnangnan » pour parler des bélugas. Pour mes questions sur Cacouna et la
pouponnière des bélugas, j’ai le bonheur de tomber sur Yvan Roy, un photographe-journaliste
qui offre des réponses minutieuses et nuancées. Grâce à lui, j’engrange une
foule de petits détails précieux car comme disait ce cher Da Vinci, « les
détails font la perfection ».
Contrairement à la
création, la recherche ne suscite aucun tiraillement douloureux. Juste le pur
plaisir d’apprendre. Je m’en sers donc allègrement comme excuse pour procrastiner
et repousser à demain (ou après-après-demain…) le moment d’écrire.
Oui, oui, la recherche est
amusante et stimulante, mais un danger guette l’écrivain zélé : en faire trop.
Trop de recherche, c’est comme pas assez. Au moment d’écrire le récit, il
faudra sélectionner, synthétiser ou élaguer toute l’information recueillie.
Dans mon cas, j’ai accumulé tellement d’infos
que je pourrais presque écrire une encyclopédie sur les bélugas. Sauf que Bayard
ne m’a pas demandé un documentaire mais un roman pour la collection Zèbre.
Roman = fiction. Alors Andrée, cesse de vagabonder sur le Web et passe aux
choses sérieuses. Attache-toi à ton siège et commence vraiment à l’écrire ton
roman.
Leçon d’écriture 2 : Si tu veux fertiliser ton
histoire avec de l’information factuelle, amuse-toi (et enrichis-toi) à faire de
la recherche avant de commencer à écrire. Cette recherche pourrait même faire
jaillir de nouvelles idées qui alimenteront ton intrigue. L’important, c’est de
ne pas prendre la recherche comme une béquille pour éviter d’écrire. Tu éviteras
aussi d’utiliser l’information glanée pour du remplissage dans ton récit.
Je me reconnais un peu dans la passionnée de recherche...
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