10 leçons d’écriture (une par jour)
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman
Leçon d’écriture 1 - Une idée n’est pas une intrigue
Juin 2017
Depuis plusieurs années, des classes m’écrivent pour me demander une suite à La plus grosse poutine du monde. Hein? Quoi? Mais, mais, mais…jamais je n’ai eu l’intention d’écrire une suite! Oui d’accord, mon roman se termine sur une fin ouverte. Parce que je voulais laisser au lecteur le plaisir de s’imaginer les retrouvailles entre Thomas et sa mère... Mais bon, j’ai vite constaté que la plupart des jeunes (et même les moins jeunes!) n’aiment pas les fins ouvertes. Ils veulent qu’on leur mette les points sur les i et les barres sur les t. Dans le cas de mon roman, les élèves voulaient savoir s’il y aurait des éclairs ou des câlins lorsque Thomas allait revoir sa mère après 10 ans d’absence…
Depuis plusieurs années, des classes m’écrivent pour me demander une suite à La plus grosse poutine du monde. Hein? Quoi? Mais, mais, mais…jamais je n’ai eu l’intention d’écrire une suite! Oui d’accord, mon roman se termine sur une fin ouverte. Parce que je voulais laisser au lecteur le plaisir de s’imaginer les retrouvailles entre Thomas et sa mère... Mais bon, j’ai vite constaté que la plupart des jeunes (et même les moins jeunes!) n’aiment pas les fins ouvertes. Ils veulent qu’on leur mette les points sur les i et les barres sur les t. Dans le cas de mon roman, les élèves voulaient savoir s’il y aurait des éclairs ou des câlins lorsque Thomas allait revoir sa mère après 10 ans d’absence…
Je déteste relire mes
livres. J’y trouve toujours des tonnes de défauts ce qui me donne une folle envie
de les réécrire. Toutefois, avant de commencer à écrire la suite de La plus grosse poutine du monde, je me suis pincé le nez et me suis forcée
à relire le roman pour me remettre dans la peau des personnages.
Cinq ans après la parution du livre, me voilà enfin prête à replonger
dans l’univers de Thomas le taciturne, Samuel le farceur et Élie au-grand-cœur.
Je dis prête mais en fait, je ne le suis pas une miette. La seule chose que je
sais, c’est que ce roman parlera de bélugas. La lente disparition de cesbaleines blanches dans le Saint-Laurent me fascine depuis longtemps. Si les
bélugas forment l’embryon d’une idée, c’est loin d’être une intrigue, encore
moins un récit.
Tu veux une intrigue
solide? Il te faut un bon conflit. Pour le moment, je n’ai qu’un squelette de
conflit, qui tourne autour d’une chicane entre Thomas et son copain Samuel.
Mais ça, c’est du niveau de la sous-intrigue. Même chose pour l’histoire
d’amour entre Élie et Thomas… Le principal conflit de ce récit devrait être la
quête de Thomas pour retrouver sa mère. Mais où? Quand? Comment? Quel sera
l’incontournable élément déclencheur? Je
ne peux plus parler de poutine ou me servir une deuxième fois du record
Guinness. Et les bélugas dans tout ça? Comment vais-je arrimer cet enjeu
environnemental au quotidien de mes personnages?
Tous ces points
d’interrogation tourbillonnent dans ma tête. Je jette des idées sur papier,
mais tout me semble flou. Terne. J’avance à tâtons ou je tourne en rond. Certains
auteurs sautent sans filet et entament leur roman en se disant qu’ils iront là
où les personnages les mènent. Moi je suis plus du genre mémère que kamikaze. Je
ne saute pas sans parachute. Non, je ne commencerai pas à écrire ce roman sans d’abord
savoir comment l’histoire se termine.
L’échafaudage de mon intrigue
progresse à pas de tortue. Je passe un temps fou à construire-déconstruire les
blocs de mon récit, à chercher l’agencement le plus puissant. Pour bâtir une histoire captivante, il ne
suffit pas d’enfiler les actions comme les perles d’un collier. Je dois organiser
mes scènes pour créer une tension dramatique et générer cet ingrédient indispensable
au plaisir de lecture : le suspense.
Leçon d’écriture 1 : Tu as trouvé une idée originale et accrocheuse. Bravo pour ce bon début. Mais souviens-toi, une idée n’est pas une intrigue.
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