lundi 24 octobre 2011

« Le bibliothécaire aime les livres comme le matin aime la mer… »


Petit retour sur la remise du Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal.

Émotions contradictoires
Avouons d’abord que les honneurs (même quand ils sont ardemment désirés) suscitent des émotions parfois contradictoires :
- Incrédulité : Vraiment? C’est vraiment pour moi? J’ai vraiment gagné? Vous êtes certaines que ce n’est pas une erreur?
- Gêne: plus facile (du moins pour moi) d’être derrière les projecteurs que devant.
- Soulagement. Ouf. Toutes ces années à suer sur un manuscrit, à piocher sur l’intrigue, à modeler les personnages, à fignoler les mots, à affiner la métaphore… tout ça n’était donc pas tout à fait en vain.
-Joie : 5000$!!! 5000$! Vous savez combien d’heures d’écriture ça m’achète ça?! Beaucoup!!!
- Gratitude : Merci. Merci. Encore et encore merci.

L’information court, cavale, galope…
Ce qui m’a fascinée, autour de cette remise de prix, c’est la vitesse avec laquelle l’information galope. Quelques heures après l’événement, alors que je n’avais même pas encore digéré le «cupcake » triple chocolat et même pas encore encaissé la bourse, il y avait déjà, sur la Toile :
-Une vidéo de l’événement sur YouTube.
- Des tas de bravos sur ma page Facebook
Dans les 24 heures suivantes, j’ai reçu de nombreux courriels de félicitations, dont celui d’une amie présentement en France et de gens dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis longtemps! Et même (rajoutée par un inconnu) une mise à jour sur Wikipédia.

« Mais tu te rends compte à quel point l’information voyage vite! C’est incroyable! Les médias sociaux font tomber les frontières et font disparaitre la lenteur », que je disais à ma fille de 14 ans, grande adepte de Facebook. Mon ado de me regarder alors d’un air indulgent et de rétorquer: "Reviens-en M’man… arrête de t’exciter pour ce que la planète entière sait déjà, t’sé-comme-genre…" Et comme claque finale, elle m’a offert ce conseil qu’elle croyait généreux: « Ne dis-pas ça publiquement, tu vas avoir l’air ridicule…

Les bibliothécaires savent naviguer
Plusieurs personnes ont aimé la comparaison de Neil Gaiman entre les bibliothécaires et Google, que j'ai citée lors de la cérémonie. En voici une autre, un peu plus poétique, mais tout aussi pertinente : « Le bibliothécaire aime les livres comme le matin aime la mer. Il n'est pas nécessairement bon nageur mais il sait naviguer. »
Michel Melot, dans La sagesse du bibliothécaire.

Les bibliothécaires et les pissenlits
Et finalement, un mot sur les bibliothécaires. Comme me l’écrivait si gentiment une auteure mainte fois couronnée: « C'est un beau prix que celui donné par les passeurs de livres! »
Absolument. Et ces passeurs, j’ai vu, une fois de plus, leur passion pour le livre, lors de la remise du prix. En fait, toutes ces femmes (et ces hommes, car il y en a, tout de même, des bibliothécaires mâles, comme me le rappelait cette auteure), me font penser au pissenlit. Comme le pissenlit, les bibliothécaires jouent un rôle précieux, important, trop souvent méconnu et peu apprécié. Alors à Sophie, Fabienne, Catherine, Vesna, Louise, Nathalie, Nancy, Marie-Chantale, Marie-Hélène et les autres : mille mercis. Merci de travailler si fort à faire connaître et à faire aimer les livres. Je vous souhaite le courage et l’énergie de continuer.

11 commentaires:

  1. À mes yeux en tout cas, pas du tout ridicule. Merci de nous donner tes réactions tout à fait personnelles.
    En effet, s'il n'y avait pas les bibliothèques, les auteurs en arracheraient encore plus et, personnellement, je ne pourrai pas lire autant de livres.

    RépondreEffacer
  2. Daniel Sernine13 h 55

    Évidemment, il y a aussi une mention sur le site Web de Lurelu (lurelu.net/honneur.html)...
    Félicitations Andrée!
    (p.s., apparemment, Blogspot refuse les hyperliens dans les commentaires...)

    RépondreEffacer
  3. À Daniel: il faut vraiment vouloir ajouter un lien dans un commentaire. Voici ce qu'il faut faire d'après ce site:

    Titre ou nom que vous voulez donner au lien

    1. Vous remplacez " Url " par l’adresse à laquelle vous voulez renvoyer

    2. Vous donnez au lien le nom que vous voulez

    RépondreEffacer
  4. À Daniel: vous voyez ce n'est pas si facile, je ne l'ai pas eu qu'en partie. Mais c'est faisable. Plus facile de copier-coller l'adresse et de laisser aux gens le soin de... copier-coller à leur tour.

    RépondreEffacer
  5. Claude: merci du cours sur Blogger.

    Daniel: Merci pour la mention sur Lurelu. la prochaine fois, colle-nous l'hyperlien en plein dans ton message

    RépondreEffacer
  6. Félicitations! Heureux de voir votre travail ainsi récompensé.

    RépondreEffacer
  7. Tu l'as dit, Andrée, et tu n'as pas l'air ridicule ! C'est bizarre comment les jeunes (et pas seulement eux) manquent des chances de s'émerveiller. Comme devant la vitesse d'un outil ou un champ de pissenlits.

    Tellement contente pour toi.

    RépondreEffacer
  8. Anonyme08 h 51

    mes félicitations Andrée. Rien à ajouter. Les autres l'ont fait pour moi.
    D. B.

    RépondreEffacer
  9. Merci cher libraire philanthrope!

    Merci Venise de me rappeler de faire attention de ne jamais faire la blasée, juste pour avoir l'air "cool"...

    RépondreEffacer
  10. Si ça continue, je vais mourir de curiosité. Mais qui, qui donc est D.B.???

    RépondreEffacer
  11. Andrée, vous avez la mémoire courte : une écrivaine qui a mérité deux prix, dont l'un international...
    Je ne vous écris pas souvent, mais je lis vos billets...

    RépondreEffacer