jeudi 20 octobre 2011

Des fleurs pour "Miss Pissenlit"




Mille mercis aux bibliothécaires de la ville de Montréal. Leur appui à l'égard de mon roman me touche beaucoup.

mercredi 19 octobre 2011

Google ou une bibliothécaire?


« Google peut vous offrir 100 000 réponses mais une bibliothécaire peut vous offrir LA bonne réponse. » De l’écrivain américain Neil Gaiman.

C’est la Semaine des bibliothèques publiques. Allez, ne résistez pas, vous en mourez d'envie: passez à la bibliothèque. Souriez à une bibliothécaire. Offrez-lui des chocolats Godiva!

mardi 18 octobre 2011

A-t-il tué un mouton ce matin?

Photos: Stephen Sandiford

La sécheresse fait des ravages dans la Corne de l’Afrique (et dans certaines régions de l’Éthiopie) mais d’où j’étais, à Addis et dans les alentours, je n’ai rien vu des terres desséchées et des populations affamées.


En fait, en randonnée à Debre Libanos, située dans les montagnes à deux heures au nord de la capitale, il fallait que je me pince devant le bouillonnement des chutes, l’abondance des fleurs et les verts si vibrants. Devant ces paysages mirifiques, je me sentais à la fois toute petite, très chanceuse et totalement émerveillée.


Mes copains canadiens et moi, on était aussi excités que des babouins de pouvoir admirer ces singes geladas célèbres en Éthiopie


Pour cette excursion en montagne, jusqu’à la grotte ancienne du saint éthiopien, Tekle Haimanot, un jeune éthiopien pour nous montrer la route. Je portais de solides souliers de marche (chèrement payés dans un magasin de sport) tandis que notre guide portait des gougounes style Dollarama, ce qui ne l’empêchait pas d’être trois fois plus agile et alerte que nous, les Canadiens. Il poussait la galanterie jusqu’à ramasser pour nous des aiguilles de porc-épic (voir sa coiffure).

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Dans les passages les plus difficiles, le guide me tenait poliment et patiemment la main. Et moi, l’ingrate, je n’arrêtais pas de me poser "in petto" mille et une questions. Quand s’est-il lavé les mains la dernière fois? Où a-t-il mis ses mains avant de venir en randonnée? A-t-il tué un mouton ce matin? A-t-il du savon chez lui? Et s’il était tuberculeux?

Pour me faire pardonner ces pensées tordues, j’ai grossi son pourboire à la fin de la randonnée.

dimanche 16 octobre 2011

L’écrivain devrait être un domestique


« L’écrivain devrait être un domestique, un domestique qui se tient droit, près des hautes fenêtres. Quelqu’un qui entend les murmures des puissants, dans les salons, mais qui entend aussi les cris de la rue. »

Citation de l’écrivain Michel Chaillou, lu dans A toi, de Kim Thuy et Pascal Janovjak.

J’ai parlé de ce livre, une poétique correspondance littéraire à quatre mains, ce samedi, aux Divines Tentations de Radio-Canada.

vendredi 14 octobre 2011

Fierté écorchée


On m’avait dit que les Éthiopiens étaient fiers. Très fiers.
Oh que oui.
Je l’ai compris.
Un peu trop tard.

Alors voici. Je me ballade dans les rues d’Addis Ababa en compagnie de Cisso, beau grand jeune homme qui termine son secondaire, rêve d’être médecin et vend de l’eau en bouteilles pour arrondir ses fins de mois. Je n’ai rien demandé à Cisso qui a lui-même décidé qu’il serait mon guide.

En passant devant une cabine téléphonique, l’idée me prends de faire une photo de cette installation en voie de disparition au Canada. Tandis que je photographie les cabines, un homme s’avance vers nous et se met à engueuler Cisso. Je ne comprends rien à la discussion, qui se déroule entièrement en ahmarique. Par le ton et la gestuelle, je perçois cependant que Cisso tente d’expliquer, de tempérer, mais que l’autre n’est pas d’humeur à écouter. Heureusement, mon jeune guide ne perd pas son sang-froid. Il me fait un signe discret, qui en langage universel, signifie : « Crissons notre camp au plus sacrant… »

Plus loin, quand je demande des explications, Cisso de me répondre dans son anglais approximatif: « Il était fâché que vous preniez des photos des cabines à cause des portes brisées. Il ne voulait pas que vous montriez ces cabines brisées dans votre pays.»

Comment faire pour réparer une fierté qu’on vient d’écorcher? Même si j’étais retournée voir l’homme en colère et que j’avais effacé les photos devant lui, il était trop tard. Qui sait, la blessure à son orgueil d’Éthiopien était peut-être bien plus ancienne et plus profonde que celle que je venais de lui infliger? N'empêche. J'avais eu ma leçon. J’ai continué ma ballade, mais avec mon appareil photo enfoui tout au fond de mon sac.

mercredi 12 octobre 2011

Noël au pays des géants


L’artiste Christo est devenu célèbre en emballant des paysages et des monuments. Avec le boom de construction qui règne à Addis, les Éthiopiens font eux aussi de l’art. Ils emmaillotent leurs édifices en chantiers.


Devant certains empaquetages multicolores et festifs, j’avais l’impression d’un jour de Noël au pays des Géants.


Et voici un cadeau oublié sous l’arbre… oublié dans le temps… ou victime d’un contracteur en cavale.

lundi 10 octobre 2011

Fête et lendemain de fête…

Photo: Stephen Sandiford

J’étais à Addis Ababa lorsque les Éthiopiens ont fêté Meskel. Cette fête religieuse célèbre la découverte de la « Vraie Croix » de Jésus Christ par sainte Hélène, en plus de souligner la fin de la saison des pluies.

C’est aussi le moment de l’année où la fleur de Meskel, une jolie marguerite jaune, se pointe le bout du nez.


Le 27 septembre, je me suis rendue, avec des milliers d’autres Éthiopiens, sur Meskel Square, au cœur de la capitale, où se déroulaient les cérémonies. Avec toutes ces femmes et ces filles vêtues de blanc (qu’elles sont belles les Éthiopiennes!), le spectacle dans les rues était aussi intéressant que celui sur la grande place.

Je n’ai pas pu m’approcher près de la grande place. Je n’ai donc pas vu la grande pyramide flamber. Par contre, en soirée, j’ai vu des douzaines de petits feux, allumés ici et là au coin des rues. Ce sont les « demera », petits bûchers de bois, d’herbes et de fleur de meskel.

Le lendemain matin de la fête, en me promenant près de mon hotel, j’ai vu traîner les restes du festin.