dimanche 1 novembre 2015

Catalogue de peurs



J'ai fais la semaine dernière un tirage de mon album N'aie pas peur, via Facebook. J'y demandais aux gens de participer en exprimant une de leurs peurs. Réponses fascinantes, à la fois sur ma page Facebook et sur la page de mon éditeur, Comme des géants.

Colligé à partir des réponses des participantes, voici donc un petit catalogue de peurs:

Peurs les plus souvent évoquées
- Peur des araignées (c’est revenu à 3 reprises…)
- La mort de son enfant (évoquée aussi par plusieurs mamans…)
- De la mort de mes enfants avant la mienne
- Xavier, 2 ans, a peur des monstres et Delphine, 4 ans a peur des loups. Moi, j'ai peur de les perdre, eux.
- J'ai peur de perdre ceux que j'aime.

C'est vrai qu'il est très profond l'océan...
Peurs poétiques
J’ai peur de la profondeur de la mer.
Peur de regarder au-delà des étoiles

Faut que j'en trouve un sac comme ça!
Peurs reliées à la lecture
-        N’avoir rien à lire!!!
-        Peur du vide... Alors je le remplis vite, vite avec des livres.
-        Peur que le livre en papier disparaisse.
-        J'ai peur de perdre le contact avec littérature jeunesse.

Peurs qui donnent à réfléchir
-        Peur de manquer de temps...
-        J'ai peur de ne pas pouvoir aider d'autres à rationaliser leurs peurs.
-        Peur de la journée ou ma mère ne me reconnaitra plus à cause de sa maladie qui avance.
-        Peur... de passer à côté de belles choses!
-        Peur de passer à côté du bonheur...

Épeurant, d'accord, mais surtout dégueulasse cette queue de rat...
Peurs les plus irrationnelles et/ou inhabituelles
-       J'ai toujours eu peur de la queue du rat.
       Peur du vide !!!
-        J'ai peur d'avoir peur !
-        Ma fille avait peur des bleu-pâles !
-        Ma fille a peur du camion de poubelles!
-        J'ai peur des gens je pense. J'aime beaucoup les gens mais le social m'angoisse.
-        J'ai peur d'avoir l'air folle.
-        Peur du fond de la piscine.
-        Ma fille Iris a peur du vomi.
-        Enfant, j'avais peur des "petits quelque chose" par la fenêtre de ma chambre... C'était les branches d'un arbre qui bougeaient dans le vent...
-        J'ai très peur des menteurs!
-        Je suis terrifiée quand quelqu'un me court après dans les escaliers!
-        Peur de mon propre pouvoir
-        Peur des idées noires.
-        J'ai peur de l'ignorance. Et de trop d'assurance aussi. C'est toujours suspect...

La peur des bras poilus...transforme une fée des dents en gars des dents...
Peurs comiques
-        J'ai peur de ne pas gagner les tirages au sort.
-        J'ai peur de ma sœur!
-        Mon neveu avait peur du "gars des dents". Son père avait placé de l'argent sous l'oreiller comme la fée des dents mais l'enfant avait vu le poil des bras de son père !
-        Peur des petits pains au chocolat sans sucre glace sur le dessus.
-        Peur de la peau du lait chauffé qui colle à la casserole.
-        Peur de la voix des GPS…
-        Peur des clowns, des araignées et de Ginette Reno (oui, oui!)
-        J'ai vraiment peur du film ''La mouche'' !!!
Peur des montagnes russes.

mercredi 28 octobre 2015

Si seulement on pouvait grimper dans un livre…



Un petit garçon de 18 mois se fait lire par ses parents l’album Goodnight moon, cinq fois de suite. Après la cinquième lecture, le petit garçon pose l’album devant lui, ouvert sur le sol. Il pose son pied sur la page de droite, puis son autre pied sur la page de gauche. Puis, le bambin éclate en sanglots. Il est trop triste de ne pas pouvoir entrer dans l’histoire.

J'ai lu cette émouvante anecdote dans le livre Inside picture books.

C’est des histoires comme ça que je veux écrire.
Des histoires qui donnent aux enfants une envie folle de grimper dans le livre.
De s’immerger, de s’envelopper, de galoper ou de s’envoler dans mon histoire.

mardi 20 octobre 2015

Enfin! On s'offre le luxe de l’espoir




La grande noirceur est terminée.
C’est le printemps en automne.
On entre en saison de reconstruction.
On peut enfin s’offrir un luxe sublime: l’espoir.


lundi 12 octobre 2015

Elle dessine avec des ciseaux! Et c’est trop-trop-beau!





Découvrez les joies d'artiste et les défis créateurs de Véronique Joffre, illustratrice de N’aie pas peur, « notre » album publié tout récemment par Comme des géants.

Véronique Joffre

Peux-tu décrire la technique que tu as utilisée pour « N’aie pas peur »?
Pour cet album, j'ai utilisé la technique que j'utilise principalement, le découpage. Tous les éléments sont réalisés en papiers découpés et collés séparément sur des grandes feuilles de papier (un peu à la façon d'une planche d'herbier). Ensuite, je scanne tous ces éléments et compose mon image sur l'ordinateur.

Quel est ton processus de création?
Pour la fabrication d'un album, je procède généralement par étape : d'abord la phase de documentation (quand il s'agit d'une histoire qui se passe dans un pays précis, comme c'était le cas ici) où je collecte des photos de paysages, d'ambiances, de détails, d'animaux, pour m'inspirer et avoir une idée du "look" général que je veux donner au livre.

 C'est là aussi qu'il faut commencer à penser aux personnages, je fais alors une série de recherches avec différentes possibilités (différents habits, couleurs, tailles, etc.) ici pour la maman, l'enfant et les ours, sur lesquelles on discute et décide du choix avec l'éditeur.

Ensuite vient la phase des crayonnés qui consiste à réaliser le "brouillon" de toutes les illustrations du livre en petites images rapides, en général en noir et blanc. Cette étape est vraiment indispensable, elle permet d'avoir un premier aperçu du livre dans son ensemble, de décider de la composition des images, du rythme, de savoir où l'on va, et surtout, de se mettre d'accord et avancer main dans la main avec l'éditeur pour obtenir un "chemin de fer" solide et bien pensé. Enfin, vient la réalisation des illustrations elles-mêmes. Je découpe dans mes papiers, je joue avec les formes, les couleurs, je dessine avec les ciseaux !

Quels ont été tes défis pour illustrer cet album? 
L'un des défis de cet album était qu'il est quasiment muet, sans texte, il fallait alors réaliser des illustrations suffisamment détaillées et explicites pour que le lecteur puisse suivre l'histoire sans se perdre. C'est la première fois que j'illustrais un tel album, c'est-ce qui m'a plu aussi, car l'importance des illustrations était grande !
Le plus difficile à illustrer a peut-être été le pickup quand il est vu de trois quarts ! Certaines poses de la maman aussi, qui devaient être bien lisibles pour comprendre ses actions.
Le plus facile, sans doute toute la végétation, les arbres, les plantes, je me suis régalée ! 

Comment tu procèdes pour le choix des couleurs?
L'agencement des couleurs est la chose qui me plait le plus, les couleurs me guident, m'inspirent, j'envisage leurs associations comme un jeu, un plaisir, elles sont à la base de ma création, mon matériau brut duquel tout le reste découle.

L'album en chantier...

Les deux scènes de nuit, dans l’album : comment as-tu réussi à créer cette atmosphère de paix, de tranquillité, de douceur?
J'ai toujours aimé illustrer les moments de tendresse, sûrement parce que je les aime dans la vie! Ces deux scènes finales sont importantes dans l'histoire, tout est apaisé, les deux mamans sont avec leur petit, le calme et la douceur de la nuit après toutes ces émotions, je voulais que l'enfant lecteur ressente ça aussi, cette sérénité et que tout soit rentré dans l'ordre, être rassuré, avant d'aller se coucher.

Comment est venue l’idée de rajouter un hibou dans l’une des dernières pages?
J'aime les hiboux ! L'idée m'est simplement venue du fait qu'il est l'oiseau nocturne le plus emblématique, et que les enfants l'aiment bien, et puis j'aimais bien l'idée qu'il soit le dernier petit clin d'œil avant la fin du livre.

L'illustration préférée de l'illustratrice!

Quelle est ton illustration préférée dans « N’aie pas peur »?
Je pense que c'est la double page sans paroles où l'on voit le petit garçon manger son sandwich après la baignade. J'avais envie de montrer leur campement, avec toutes leurs affaires, que tous ces détails nous en disent en peu plus sur les personnages, et que l'enfant lecteur se crée des petites histoires simplement en regardant, en interprétant tous ces objets. J'avais aussi en tête d'essayer de faire une scène intérieure d'extérieur ! Enfin, j'ai pensé cette illustration comme le moment où le lecteur allait s'identifier au petit garçon, c'est la seule image où il nous regarde dans les yeux, où il y a "contact", la maman est affairée, en arrière-plan, l'enfant lecteur est comme invité à incarner le personnage.

As-tu d’autres projets d’albums en cours?
Je travaille en ce moment à mon premier album en tant qu'auteure illustratrice !