lundi 19 décembre 2011
Ce petit rouquin que je n’arrive pas à oublier (prise 2) ou « le silence fait mal »
Photo pour la campagne Silence hurts menée par APAV, une organisation portugaise en appui aux victimes.
Vous avez été nombreux à me dire d’agir, alors j’ai agi.
Tout a commencé il y a quelques semaines, avec ce petit garçon de 8-9 ans qui m’a déclaré, en pleine classe, devant tout le monde : « Moi, ma mère a pleuré quand Steve l’a pris par le collet et l’a frappée contre le mur. »
J’en ai parlé ici et vous avez été nombreux à réagir. Des commentaires sur Facebook. Des suggestions sur mon blogue. Et aussi des courriels personnels. Plusieurs enseignantes ont réagi. Aussi un ancien directeur d’école. Des amies auteures. J’ai même eu deux commentaires anonymes, mais constructifs.
Tous, poliment, gentiment, diplomatiquement, vous m’avez dit : agis. Appelle. Fais quelque chose. Enweille. Déguédine.
Je voulais bien appeler à l’école du petit rouquin (culpabilité, quand tu nous démanges) mais j’étais très gênée d’avoir attendu si longtemps pour le faire (trois semaines après ma visite à cette école). Gênée aussi de ne pas connaître le nom de l’enseignante, ce qui m’obligeait à appeler la direction de l’école. Gênée surtout, de ne plus être certaine de savoir dans quelle classe était le petit rouquin. Faut comprendre qu’en une journée d’animation, je vois trois fois des groupes doubles donc six classes et que souvent, les enseignantes me disent bonjour sans se présenter.
Finalement, une amie auteure et enseignante m’a fait une excellente suggestion, qui a été le dernier coup de pied dans le popotin dont j’avais besoin. Cette amie m’a dit : « Vaut mieux crier au loup que de ne rien faire du tout. Appelle le psycho-éducateur ou l’intervenant social de l’école.».
J’ai donc appelé à l’école et on m’a passé la TES. Après lui avoir raconté le commentaire du petit rouquin, j’ai ajouté :
- Je crois, mais je ne suis pas certaine, qu’il est en première année.
- Il est en deuxième année, a répondu la TES. Je connais l’enfant et sa situation familiale.
Bonjour soulagement. Non seulement la TES savait de qui je parlais, mais il y avait réellement un problème et quelqu’un s’en occupait. La TES m’a remerciée d’avoir appelé et m’a indiqué qu’elle ferait un suivi. Par la fermeté de son ton, je savais que je pouvais avoir confiance.
Ce qui m’a fait grand plaisir, dans toute cette histoire, c’est vos réactions. Nombreuses. Inquiètes. Empathiques. Concernées. Pas vrai que l’indifférence règne en reine.
Comme cerise sur le sundae, il y a ce beau commentaire, réconfortant et fortifiant, d’une amie-auteure : « Les écrivains dans les écoles, ça sert aussi à ça... La lecture, ça sert aussi à ça. À donner une voix à ceux que l'on n’entend pas habituellement, à ceux qui ont mal ou peur. »
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Quelques jours avant Noël, c'est un beau cadeau que tu t'es fais. Un cadeau d'auteure, un cadeau de mère, un cadeau venu du coeur. Et peut-être qui sait, un cadeau pour l'enfant aussi.
RépondreEffacerJe fais aussi des visites dans les écoles. Je garde l'oeil ouvert et le bon!
RépondreEffacerC'est une histoire tres touchante. It's reassuring to know that the boy is already being helped.
RépondreEffacer"fait", sûrement.
RépondreEffacerEn tout cas, si ça m'arrive, je saurai quoi faire, maintenant. Merci, Andrée.
RépondreEffacerVraiment touchant cette histoire. Tu as bien fait.
RépondreEffacerEt les derniers mots de ton amie auteure sont très beaux.
Bien fait
RépondreEffacerPOPO
Tu as fait ce qu'il fallait faire Andrée. Bravo!
RépondreEffacerÀ tous: j'ai pas fais grand chose, juste un appel... espérons maintenant que le système, la machine, la société, l'école, la TES... quelqu'un... veillera sur le petit rouquin.
RépondreEffacerbravo, andrée ! c'est une histoire très touchante. Ton petit roux a un autre ange qui veille sur lui maintenant. Et comme le disait si bien mon ami Camille, si ça m'arrive, je saurai quoi faire.
RépondreEffacermerci !
alain
Nous sommes tous riches de cet enseignement. Merci Andrée.Le battement d'aile d'un papillon... Ton tout petit geste aura peut-être un effet des plus positif sur la vie de Rouquin. Et qui sait, il écrira peut-être, un jour.
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