lundi 25 janvier 2010

La chercheuse d’étoiles a rejoint les étoiles


D’elle, je me souviens surtout de sa douceur.
Douceur dans la voix.
Douceur dans le regard.
Douceur dans son approche envers les gens aussi.
Oui, Françoise Lepage était la douceur incarnée.

Je lui ai parlé au téléphone, à la fin décembre, pour lui proposer un projet pour les éditions l’Interligne, où elle était directrice littéraire de la collection jeunesse.
Elle se remettait alors d’une chirurgie à l’œil.
Elle n’était pas au meilleur de sa forme, mais elle ne s’est pas plainte. Stoïque, Françoise.
Elle a écouté mon idée avec intérêt puis m’a parlé de son propre projet d’écriture.
Elle m’a parlé d’avenir.

D’où ma stupéfaction d’apprendre sa mort, ce samedi 23 janvier, d’un cancer au foie.

Elle a porté beaucoup de chapeaux, Françoise: chercheure, critique, enseignante, directrice de collection, essayiste et auteure.
Elle a beaucoup travaillé dans l’ombre, notamment à son impressionnante Histoire de la littérature pour la jeunesse. Un travail de bénédictin auquel elle a consacré dix ans de sa vie. Mais elle a eu aussi sa part de lumière, avec trois prix prestigieux pour ce livre ainsi que l’Ordre de la Pléiade, pour son dévouement et son engagement dans le milieu littéraire franco-ontarien.

Dans un de ses récents romans jeunesse, Les chercheurs d'étoiles, Françoise décrit la passion de Charles Lindberg, premier pilote à traverser l’Atlantique, seul en avion et sans escale. Elle y parle de l’importance de faire ce qu’on a envie de faire et de réaliser ses rêves.
Je crois que Françoise a vécu selon cette devise.
Avec ses albums et ses romans, elle passait elle aussi dans les rangs des chercheurs d’étoiles.
Et maintenant, la chercheuse d’étoiles a rejoint les étoiles.
J’espère que tu y seras en paix Françoise.

4 commentaires:

  1. Très beau message d'amour, il va se rendre c'est certain. On ne mesure pas la force d'attraction de l'amour mais je suis convaincue que ça traverse les sphères du tangible jusqu'à l'au-delà.

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  2. Bel hommage. Je pensais que je ne la connaissais pas mais finalement, quand j'ai lu le titre, "Histoire de la littérature pour la jeunesse", je me suis rappelée qu'elle avait communiqué avec moi. Je n'en revenais pas qu'elle répertorie une auteure québécoise qui n'a publié que deux petits livres pour ado fin des années 1970.
    Même si je ne cherche plus la réponse, la question revient parfois: pourquoi partir si on a encore des rêves alors que bien d'autres n'ont plus de rêves et ne souhaitent que partir?

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  3. Venise,
    L'amour qui traverse les sphères du tangible?
    J'ai très envie de te croire.
    Andrée

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  4. Claude,
    Camus l'avait si bien dit: la vie est absurde.
    Andrée

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