dimanche 11 avril 2010
Frustration et jubilation
Un salon du livre suscite chez moi (et je soupçonne chez bien des auteurs), un maelstrom d’émotions et d’impressions. En voici quelques unes, encore toutes chaudes de mon passage au Salon du livre de Québec:
Admiration
J’ai observé la foule qui s’alignait sagement devant le stand de Dany Laferrière. Ses fans (surtout des femmes) demandait à se faire prendre en photo avec lui. L’auteur jouait le jeu, patient et souriant. Devant l’admiration de ces fans (ces femmes), j’ai pensé à Hollywood et aux cris d’excitation des groupies quand elles aperçoivent leur vedette préférée. Et ça m’a réjoui de penser qu’un auteur, que des mots, que des livres, puissent aussi susciter ce genre d’enthousiasme dans le public.
Frustration
Quand j’ai fais quatre séances de signature chez 4 éditeurs différents, (cinq heures en tout) et que j’ai vendu un nombre minime (très minime…) de livres. Combien de livres est-ce que je devrai publier (j’ai 22 publications à ce jour) et combien d’années devrais-je trimer dans la jungle de l’édition avant qu’un peu plus de lecteurs viennent à moi?
Jubilation
J’ai jubilé quand un conseiller pédagogique (gentil, charmant, perspicace et adorable) a acheté 15 copies de mon album pour le distribuer dans les écoles où il travaille.
Stimulation
J’ai échangé avec mon éditrice et une directrice littéraire pour explorer de nouveaux projets. Des conversations qui déclenchent un petit tourbillon d’idées et me donnent des démangeaisons dans les doigts (qui appellent le clavier).
Plaisir
Celui de casser la croûte, en face à face, de visu et de vive voix avec une blogueuse que je ne connaissais que virtuellement. Et de constater qu’en personne, elle est aussi généreuse et chaleureuse que sur son blogue.
Exultation
Quand une jeune lectrice de 15 ans, vibrante et candide, arrive à mon stand avec mon tout nouveau roman déjà écorné, pour me dire qu’elle l’a lu pendant l’un de ses cours en le cachant sous un autre livre et qu’elle a pleuré en lisant la fin.
Rires
J’ai bien rigolé en séance de signature chez Bayard, à écouter les réactions des gens devant mon album Pipi dehors. Quand je posais la question aux garçons : "Est-ce que ça t’arrive de faire pipi dehors?" tous me répondaient très vite : Non! Quand je posais la même question aux papas, ils répondaient fièrement : Ben oui!
Un monsieur aux tempes grisonnantes m’a même confié que par les nuits claires et chaudes, il aimait sortir dehors vider sa vessie, ce qui lui permettait d’admirer les étoiles.
Hors-les-murs du Salon du livre…
Mes dernières émotions, je les ai vécues ce weekend hors les murs du Salon du livre de Québec… En me baladant sur la rue St-Jean, j’ai fais du lèche-vitrine devant la librairie Pantoute et j’ai vu, oh joie! un pissenlit familier.
Et dans l’autobus qui me ramenait de Québec en Outaouais, j’ai vu, dans les champs bordant l’autoroute, les premiers pissenlits du printemps!
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Coucou ! Tu es un très bon souvenir du Salon pour moi, pour nous. Tu es le genre de personne qui donne le goût de rester, et même de s'incruster, dans le milieu littéraire pour continuer de les fréquenter régulièrement.
RépondreEffacerCe que j'avais aimé au Salon du livre de l'Outaouais, cette année en tout cas, parce que j'ai déjà vu le contraire une autre année avec Janette Bertrand et Marie Laberge, c'est justement ces files que l'on envie, qui ne sont pas pour nous: il n'y en avait pas cette année.
RépondreEffacerJe te souhaite qu'il ne reste que des pissenlits dans les champs, qu'il n'y ait plus de pissenlits dans les librairies, rupture de stock!
Et tu ne conduis pas, tu préfères l'autobus? Tu as le temps de lire, c'est certain!
Frustration
RépondreEffacerDon’t let the lack of sales get you down. Your 22 publications prove that you could be a best selling author. Like any other work done for the love of it, it is very rare that it brings financial or public success. I am sure you could write a best seller like J.K.Rowling, but once you start writing for commercial success, you won’t enjoy writing anymore. Anyone that reads your books or your blog can see that you write with your heart. You are doing exactly what you want to be doing and loving it, what can be better that?
I am willing to bet a weeks salary that you are already at your computer working on your next book.
Keep up the great work. Hey, you have sold over 22 different publications !!!!
Chère Venise,
RépondreEffacerJe peux te retourner exactement le même compliment!
Andrée
Chère Claude,
RépondreEffacerAh, tu as parfaitement compris mes souhaits pour les pissenlits... les vrais et ceux de papier.
Je ne conduis jamais plus pour de longues distances. C'est un temps précieux pour lire... et aussi répondre à ces tonnes de courriels qui s'accumulent...
Andrée
Thanks Roy for the pep talk. And you're darn right... I AM working on a manuscript...
RépondreEffacerAndrée
Bonjour Andrée,
RépondreEffacerIntéressantes, ces réflexions au sujet du SILQ!
J'ai le goût d'ajouter les miennes, suite à cette lecture...
Jubilation: Il se clône, ce conseiller pédagogique?
Frustration et Exultation: Dites-vous que pour cette jeune fille de 15 ans qui a lu votre livre, cette rencontre a sans doute été très significative et qu'elle en parlera sûrement à ses amis, son prof et peut-être même sa classe de français.
Aujourd'hui, j'ai reçu mon premier bouquet de pissenlits d'une élève. En les déposant dans une tasse remplie d'eau, j'ai pensé aux tartines de cramaillotte. À la fin de la journée, je les ai quand même jetées dans la poubelle de la salle du personnel... avec une pointe de remords! :)
Au revoir,
Julie
Hé Julie!
RépondreEffacerVous connaissez la cramaillotte! Je suis impressionnée! Êtes-vous Française? Moi, je n'en ai jamais mangée!
Et je vous envie aussi votre bouquet de pissenlits. Ça
doit faire un petit velours de recevoir des bouquets de ses élèves... Profitez-en bien. Même si les fleurs fanées se retrouvent à la poubelle, le souvenir reste présent...
Andrée
Pas du tout! J'étais totalement et entièrement inculte de tout ce qui concerne les pissenlits avant d'ouvrir votre livre! :) Je l'ai commencé en fin de semaine... d'où le "avec une pointe de remords".
RépondreEffacerJe ne verrai plus jamais mes petits bouquets de pissenlits de la même manière! Ce qui est drôle avec les petits, c'est qu'un élève pense à nous cueillir un bouquet, on montre à quel point on est content et, l'après-midi, on se retrouve avec 3 ou 4 nouveaux bouquets. Et encore plus les jours suivants! Ça pousse... comme des pissenlits.
Au plaisir!
Merci pour cette belle candeur et transparence. Ça dit tout, en dedans et en dehors, avec des mots simples. Écrire est un défi et un plaisir.
RépondreEffacerLe plus merveilleux, c'est que tu as un impact sur des petits coeurs. Juste le témoignage de cette petite fille qui a lu ton livre en cachette prouve que ça vaut la peine de continuer, que tu contribues. Tu as une plume qui te permet de voler très loin.
MoniqueL