mardi 22 novembre 2011
Impressions du Salon ou bric-à-brac en vrac...
Quelques impressions éparses du Salon du livre...
D’où le bric-à-brac
En vrac.
Apprécié : mon souper à la table des Bibliothèques publiques de Montréal, lors de la Soirée du livre en fête. C’est qu’ils sont passionnés ces bibliothécaires, avec de la vision à revendre. Et ils travaillent fort pour influencer (améliorer) le paysage de la lecture au Québec. Avec sa verve et son sens de l’humour pas piqué des vers, ce bibliothécaire aux cheveux longs m’a fait m’esclaffer plus d’une fois…
Appris : que certains éditeurs payent leurs auteurs pour faire des séances de signature! Saperlipopette! Les auteurs devraient se mobiliser (on peut toujours rêver…) et monter au front comme un seul homme (ben quoi, le rêve n’est pas interdit…) pour que cette pratique soit généralisée (une chimère vous dites?)
Rigolé : avec un illustrateur qui ne cesse de m’épater par ses cocasseries et ce cœur immense qu’il porte sur la manche. Pas étonnant que Philippe Béha ait l’effet d’un électro-aimant dans une foule : sa personnalité est aussi lumineuse que ses dessins.
Constaté : l’inquiétude des gens du milieu du livre. Éditeurs et distributeurs et auteurs. Les livres ne coûtent pas moins cher à produire, mais le marché semble rétrécir à vue d’œil et les profits dégringolent… Dé yousque ça s’en va tout ça? That is the question.
Admiré : la générosité de Geneviève Després. Alors que je signe un signet en trois secondes, elle met du temps, de l’énergie et de la patience à dessiner sa signature. Bien contente d’avoir pu placoter avec elle, puisqu’elle va illustrer prochainement un de mes albums chez Imagine.
Appris : une nouvelle expression : livres résistants. De la bouche de la belle Élaine Turgeon, la très dévouée présidente de Communication Jeunesse qui était aussi cette année une des invitées d’honneur du Salon. Élaine travaille présentement sur son doctorat en didactique du français et s’intéresse aux livres résistants.
Pour emprunter le jeu de mot à Marie B. de Gallimard, « le livre résistant ne se livre pas facilement. » Les livres résistants sont mystérieux, intrigants, donnent à réfléchir, demandent un effort et aident l’enfant à passer du « pouvoir lire » au « savoir lire ». Pour une définition complète, passez par ici.
Sursauté : quand un illustrateur a déclaré qu’il pouvait écrire un album en deux jours mais qu’il lui fallait plus de deux mois pour l’illustrer. Sa remarque désinvolte a aussi estomaqué d’autres auteurs. Décidément, l’album reste un genre bien incompris et honteusement sous-estimé….
Enchantée : de savoir que mon éditrice la plus engagée est intéressée par l’idée que je lui ai présentée pour mon nouvel album. Même en me dépêchant, il me faudra plus de deux jours pour l'écrire… Et je rêve d’en faire un livre résistant…
Ravie : d’avoir trouvé au Salon une enseignante de l’est de l’Ontario pour tester le manuscrit de mon abécédaire franco-ontarien avec ses élèves. En plus d’enseigner, elle écrit et publie. Et avec tout ça, pétillante et animée de rêves ardents.
Manqué : de temps pour jaser avec mon neveu qui m’a si gentiment cédé son lit pour deux jours.
Oublié: le pot de gelée de pissenlit offert par ma sœur si accueillante. Même si le beau-frère y a plongé le doigt, je l’aurais quand même terminé cette gelée.
Savouré : une pause oasis, dans un bar du Hilton haut perché, avec une amie auteure, à échanger des potins, à parler de tout et de rien, à nous plaindre de la difficulté d’écrire et du temps qui manque toujours à l’appel et de nos enfants qui vieillissent... C’est ça aussi un Salon du livre : le plaisir tonique et nourrissant d’échanger avec d’autres écrivains.
Regretté : de ne pas avoir pu placoter plus longuement avec tous ces gens qui se sont pointés à mon stand…. Geneviève, Annie, Olivier, Julie, on se reprendra…
Étonnée : de voir que cette année le Salon m’a donné de l’élan. Alors que souvent, je sors des salons du livre complètement drainée, écrasée par le poids de ces milliers de livres accumulés, cette fois, j’ai quitté Montréal avec le goût d’écrire. Je vais m’y mettre de ce pas.
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Livre en chantier
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Compte-rendu organisé de façon originale. Contente que le tout ait été positif.
RépondreEffacerQue les éditeurs paient pour les séances de signature, juste à regarder l'importance de la maison. Je pense.
Si j'entends une fois de plus un imbécile prétendre qu'écrire est facile, je pète ma coche. Lui as-tu demandé si ses textes lui avaient permis de gagner le prix des biblios de Montréal?
RépondreEffacer(Bon, le méchant est sorti.)
Même de loin, j'essaie de te suivre, Andrée. Heureux que ton SLM se soit bien passé.
Merci pour cet excellent billet. Et je le confirme, puisque j'y étais : "deux jours pour écrire un album" !!! J'étais aussi renversée et... un peu [sic] déçue.
RépondreEffacerQuant à compenser les auteurs pour leurs séances de dédicace et déplacement... le plus PETIT de mes éditeurs, Les Éditions David pour ne pas les nommer, m'offre depuis des années une petite compensation financière pour chaque journée de participation à un salon. Sans que j'aie à le demander ou le quêter !!! Ce n'est pas le cas de tous mes autres éditeurs, pourtant plus gros et beaucoup plus en moyens ! Qu'en déduire ? Sinon une marque ou un manque de respect, selon le cas...
test
RépondreEffacerMerci pour cette photo, Andrée! Et merci pour ce bric-à-brac en vrac, pour le meilleur et pour le pire... Moi aussi j'ai "sursauté" et même plus, pour les mêmes propos sur la facilité d'écrire un album. Pourtant, sur FB ces jours-ci circule une courte vidéo sur le temps nécessaire pour créer. Le même temps est nécessaire pour écrire, pour créer dans l'écriture. Et les illustrateurs ne savent pas toujours tout le travail de correction et de relecture qui est fait une fois un manuscrit accepté! Bon, je vais arrêter ici car je sens que la moutarde me monte encore au nez...
RépondreEffacerEncore moi, Andrée! Quand tu dis que certains éditeurs payent les auteurs pour leur présence au Salon, ce n'est pas tout à fait vrai. Ces éditeurs (on n'en connaît que deux, n'est-ce pas?) versent un montant d'argent pour contribuer aux frais de l'auteur. Repas et déplacement. Dans mon cas, je trouve mon éditeur très généreux car il m'a versé ce dédommagement pour chacune de mes séances et non pour chaque journée de présence... Ah! si tous les éditeurs pouvaient en faire autant...
RépondreEffacerCamille: Ménage ton coeur, pète pas ta coche trop fort...
RépondreEffacerKatia: Bravo pour les éditions David.
Andrée-Anne: Oh que oui, tu as tellement raison: le temps, le temps, le temps. Donnons-nous du temps pour créer. Prenons le temps de bien créer...
En travaillant en enfance en difficulté, je vois souvent des façons de procéder qui ne cadre pas dans la norme. Aussi, il semble que c'est dans ma nature d'essayer de trouver des terrains d'entente. Je m'essaie donc avec la situation de l'illustrateur qui indique qu'il peut écrire un album dans 2 jours. Si j'ai bien compris, cet illustrateur est aussi auteur. Si tel est le cas, est-ce que son commentaire ne serait pas tout simplement un témoignage sur sa démarche personnelle en tant que créateur? Est-ce que son inspiration, sa recherche, le contexte et le ton de son histoire, la précision des détails ainsi même que le choix des mots ne pourraient pas se concrétiser au fur et à mesure de ses esquisses? Bien qu'il indique 2 jours d'écriture, le processus complet serait alors, comme pour tout écrivain, beaucoup plus long.
RépondreEffacerChère enseignante,
RépondreEffacerÀ lire ton raisonnement, je vois pourquoi tu es tout à fait à ta place en enfance en difficulté... Merci de nous faire réfléchir...