J’aurais tellement
– TELLEMENT!!! – voulu que ce roman rafle le Goncourt, pour lequel il se trouvait en nomination. Il le
mérite tellement – TELLEMENT!
Voilà donc le dixième
roman de Tierno Monénembo, écrivain d’origine
guinéenne. Dès les deux premières pages, je savais que j’aurais
affaire à une lecture mémorable. Que j’allais me forcer à ralentir pour mieux savourer
la prose de ce Monsieur Monénembo (je verrais bien ce nom pour un
personnage de roman!)
Il s’agit de l’histoire vraie mais romancée d’Addi Bâ, un Guinéen qui a mis sur pied un des premiers maquis de la
Lorraine, en France, durant la Deuxième Guerre mondiale. Tout ce qu’on souhaite dans un roman se trouve dans ce roman : héros
inoubliable, du drame en quantité, de l’humour à revendre, des images fortes, une
façon inimitable de raconter! Voilà donc un superbe livre
hommage à tous ces Africains qui ont
combattu pour la France durant la grande Guerre. Comme le souligne l’auteur, ces tirailleurs
sénégalais ont servi de
chairs à canon et après la guerre, la France les a renvoyé « dans leur
brousse avec coup de pied au cul, les poumons en sang et les jambes en moins. »
Souvent désopilant,
tout aussi souvent déchirant, ce roman nous reste longtemps en tête. Cher
Monsieur Monénembo, vous gagnez mon Goncourt à moi!
Le Terroriste noir, Tierno Monénembo.
Seuil. 226 pages.
J'en ai parlé ce samedi aux DivinesTentations. Pour écouter la chronique, c'est ici.
Rien ne me réjouit
plus qu’un héros antipathique. Car la
littérature nous donne trop – beaucoup trop – de ces protagonistes parfaits,
beaux, lisses et bien-pensants. C’est
pas ça la vraie vie…
Dans
son nouveau roman, Salut
mon oncle! Marie-Paule Villeneuve a l’audace de créer un
héros antipathique. Son Edgar est obèse,
chauve, grincheux et misanthrope. Heureusement, il est drôle. C’est que ce gros
grognon manie le sarcasme et l’ironie avec grande habileté. Paradoxalement, son humour mordant le rend
plutôt attachant.
Surtout connue pour ses romans historiques (L’Enfant
cigarier, Les demoiselles aux allumettes, Marie-Paule Villeneuve, mon
ancienne collègue au journal Le Droit, offre
ici un roman contemporain, qui
se déroule en 2008. Elle nous présente un
conflit des générations entre le baby-boomer cynique (le vieil
oncle) confronté au jeune homosexuel idéaliste (son neveu de 19 ans). Imaginez
les étincelles! Truffé de dialogues
humoristiques et d’anecdotes comiques, cette
critique sociale assez acerbe se déguste aisément. Bien que ce roman ne soit pas léger (il y a de la chair dans l’intrigue et dans
le propos), on y passe un moment fort divertissant.
Salut mon oncle! Marie-Paule Villeneuve, Triptyque, 320 pages.
J'en ai parlé ce samedi aux DivinesTentations. Pour écouter la chronique, c'est ici.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire