mercredi 31 décembre 2014

Gratitude émue : ma liste de fin d’année


Dernier jour de l’année. Temps des bilans. Temps des listes. Listes des meilleurs moments, et des pires gaffes. Liste des coups d’état ou des coups d’éclat. Liste de prédictions…

J’ai bâti ma propre liste, qui tourne autour de ces moments, petits et grands, qui donnent de la joie.

 Thomas Benjamin Kennington
Ma liste de fin d'année:  Gratitude émue
  • Trouver dans ma boîte aux lettres une lettre écrite à la main.
  • Être capable de monter une côte en ski de fond, sans m’arrêter.
  • Être capable de descendre une côte en ski de fond, sans m’arrêter.
  • Des élèves au regard pétillant.
  • Des profs au regard pétillant.
  • Le chocolat à la menthe.
  • La menthe au chocolat.
  • Mes filles qui se tiraillent et font des bruits de pets en lavant la vaisselle.
  • Les romans qui font que j’ai envie de mieux écrire, d’écrire mieux.
  • Les traditionnels courriels du lundi matin de ma maman à ses huit enfants.
  • Découvrir les esquisses de mon prochain album.
  • La poésie si splendidement mélancolique de Leonard Cohen.
  • Mon chum qui pleure de rire devant les facéties de nos filles.
  • Cette inconnue qui m’écrit pour me dire que son neveu autistique a aimé mon roman.
  • Les accords festifs de Hart-Rouge.
  • Des draps propres.
  • L’odeur d’automne de mes draps séchés sur la corde à linge en octobre.
  • Récolter un prix littéraire qui me donne plus de temps pour écrire.
  • Entamer un manuscrit.
  • Finir un manuscrit.
  • Au bout de ma rue : la rivière Outaouais qui chaque jour change de robe. 

Je vous encourage à monter votre propre liste. Une liste de ce qui vous fait rire. De ce qui vous fait chantonner. De ce qui met du bondissement dans vos pas.
Allez-y. Dressez la liste de vos bonheurs... Offrez-vous ce petit tonique, simple et gratuit, pour entamer la nouvelle année.

Sur ce, je vous souhaite une MIROBOLANTE année 2015!

samedi 27 décembre 2014

C’était Noël mais il voulait mourir


Le 25 décembre 2013, en soirée, un jeune homme s’est jeté dans la rivière des Outaouais. Il faisait -20°C. Ce qu’on appelle un froid sibérien. Avec un vent à écorner les bœufs.

                                                                    ***
Il est environ 23h et nous revenons du traditionnel souper de Noël chez mes parents. Nous roulons sur la promenade John A. Macdonald qui longe la rivière Outaouais. Tout à coup, nous apercevons un homme – grand, baraqué – debout au bord de la route. Il agite les bras en appel à l’aide. Les voitures qui nous précèdent filent sans s’arrêter. Nous aussi.

Puis mon conjoint dit : « Je crois que quelqu’un a besoin d’aide. » Il arrête sur l’accotement de la route et nous reculons jusqu’à l’homme.
Plus tard, après l’incident, sa décision de faire demi-tour me reviendra en mémoire et j’aurai une bouffée de fierté. Malgré sa prudence légendaire et sa propension à imaginer le pire, mon conjoint a décidé d’aider cet étranger dans la nuit.

Je baisse ma fenêtre et le colosse me dit : « I fell in the river ».
Il fait -20°C. Avec un vent à faire frémir le béton.

Je descends de la voiture et en voyant l’état du jeune homme, je crie à ma fille (celle qui a toujours le téléphone cellulaire vissé à la main): Appelle 911!!

Dans ses vêtements raides de glace, le colosse grelotte si fort qu’il peut à peine parler. En attendant l’ambulance, on l’installe dans notre voiture. On tente de lui enlever ses bottes, deux lourds blocs glacés.

Ma fille aînée met sa tuque sur la tête du colosse. Elle lui demande son nom. Il finit par bégayer : Bruce. Ma fille met ses bras autour du cou de l’homme, pour lui donner un peu de chaleur humaine.
Plus tard, après l’incident, son geste me reviendra en mémoire et j’aurai une bouffée de fierté… ma grande timide qui a mis ses bras autour d’un étranger.

Ma fille cadette elle, se poste au bord de la route, pour attendre l’ambulance et leur signaler notre présence.
Plus tard, après l’incident, sa détermination me reviendra en mémoire et j’aurai une bouffée de fierté pour ma petite, bravant le froid mordant et le vent glacial dans sa jupe de Noël et ses collants trop minces.

Lorsque l’ambulance arrive enfin, nous sommes soulagés tous les quatre de remettre notre rescapé, toujours secoué de douloureux soubresauts, entre les mains compétentes des ambulanciers. Deux policiers, arrivés au même moment sur les lieux, nous demandent d’attendre un peu avant de partir. Ils descendent un peu plus bas, dans le stationnement qui longe la rivière, où ils fouillent une voiture vide. Ils reviennent nous poser des questions sur l’homme. À part son nom, à part sa douleur, on ne sait rien lui. Un des policiers nous dit que l’homme a laissé une note dans sa voiture. Il ne nous a pas dit ce que le colosse a écrit sur la note.

On a compris. C’est Noël, mais ce jeune homme voulait mourir.

Nous rentrons à la maison, bouleversés par l’incident. Il est minuit passé, mais personne ne va au lit. Nous sommes encore surexcités, sous l’effet de l’adrénaline, de l’émoi, de la compassion. Les filles posent des questions, font des hypothèses. Est-il en danger de mort par hypothermie? Va-t-il perdre ses pieds? Pourquoi a-t-il tenté de se suicider? Pourquoi a-t-il changé d’idée? Est-ce que son instinct de vie a été plus fort que son désir de mort?

Le lendemain, j’appelle au poste de police et à l’hôpital pour prendre des nouvelles de « notre » rescapé. Comme je ne connais pas son nom de famille, personne ne veut me donner d’information. On ne veut même pas me confirmer que Bruce est toujours vivant.
                                              
Ce 25 décembre 2014, en revenant du souper traditionnel souper chez mes parents, j’ai pensé à « notre » rescapé. Est-il toujours vivant? A-t-il retrouvé le goût de vivre? Est-ce que ce Noël lui a rappelé que l’an dernier, à pareille date, il a tenté de se suicider?

C’est absurde, je sais, mais d’avoir aidé ce jeune homme dans son moment de grande détresse, me donne l’impression que j’ai le droit de lui dire : vis ta vie jusqu’au bout! Sois heureux!

Égoïstement, j’aime penser que Bruce a déballé des cadeaux ce 25 décembre. Qu’il a mangé un peu trop de tourtière. Qu’il a chanté les sempiternelles ritournelles de Noël. Qu’il a senti les bras d’une femme ou d’un enfant se serrer autour de son cou.
J’aime penser que Bruce a pu admirer la beauté de la rivière glacée, sans avoir envie de s’y jeter.

mardi 23 décembre 2014

C'est Noël...temps d'être tendre et serein...



C’est Noël.
Meilleur moment pour:
Rire!
Lire!
Chanter!
Déguster!
Aimer!
 
C’est Noël. 
Meilleur moment pour être:
Heureux et généreux.
Tendre et serein.

mardi 16 décembre 2014

Le père Noël ne sait pas dire non




Pour grands-parents,  petits-parents, enseignants, qui cherchent encore des idées de livres à offrir aux petits-enfants, aux grands enfants, aux enfants pas tannants et même aux enfants turbulents, voici une suggestion de lecture rigolote avec éclats de rire en garantie. Cet album porte un titre qui s'oublie difficilement :  Le père Noël ne sait pas dire non.

C’est une histoire de Noël qui présente le père Noël sous un jour inédit.  Un père Noël évidemment très généreux, mais qui ne sait pas dire non.  Les cyniques diront qu’il est trop mollasson.  Les idéalistes diront qu’il est simplement bon. En tout cas, mon père Noël, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup de difficulté à… dire non.)

Heureusement que le père Noël a un assistant un peu moins bonasse, en la personne du chef Lutin.  Ce petit bonhomme aux longues oreilles est en fait le plus grand bougon-grognon-ronchon du Pôle Nord.

Donc, le gros bonhomme rouge trop gentil et le petit bonhomme vert trop maussade vont devoir travailler efficacement pour la célèbre Livraison des Cadeaux.  Leur cocasse discordance donnera lieu à quelques aventures/mésaventures.

En ce 24 décembre pas comme les autres, notre bon papa Noël débarque au zoo, en quête de volontaires pour l’aider à apporter les étrennes aux enfants gentils et même aux enfants pas trop gentils aussi (souvenez-vous, ce père Noël est un peu/beaucoup bonasse…)

Or, ce zoo est peuplé d’animaux joyeusement zélés et un peu excités sur les bords...
S’il n’y avait que le macaque gourmand…

Mais il y a aussi les flamands au nez fourré partout…

Sans compter la girafe gaffeuse…

Puisque nous sommes la nuit de Noël, tout ce beau monde sera témoin d’une naissance.

Et ce pauvre père Noël sera confronté à un dilemme cornélien:
saura-t-il, pourra-t-il, osera-t-il, voudra-t-il dire non

Dans cet album, il y a des tonnes de flocons de neige, de la joie, quelques surprises,  des moments où (j’espère) le lecteur poussera des ah! d’attendrissement. 

Cerise sur le gâteau aux fruits,  il y a aussi pas mal de drôleries, grâce au trait humoristique et alerte de l’illustrateur Jean Morin. 

Bref, à moins d’être comme le chef Lutin (bougon-grognon-ronchon), vous trouverez dans ce livre amplement matière à vous mettre dans l’esprit des Fêtes.

Le père Noël ne sait pas dire non, publié aux éditions de la Bagnole. 
Recommandé par Ève Christian sur le blogue jeunesse de Radio-Canada.
Recommandé aussi par la journaliste Marie-Chantal Renaud comme lectures de Noël dans le magazine Véro
Disponible dans toutes les bonnes librairies (indépendantes si possible) ou commandez en ligne sur http://www.leslibraires.ca/