La conseillère municipale Josée Lacasse déclarait
cette semaine en Conseil municipal que les bibliothèques sont «un luxe».
En termes d’ineptie, on peut difficilement
faire mieux. La déclaration de Mme
Lacasse fait d’ailleurs écho aux propos récents du ministre de l’Éducation,
Yves Bolduc, indiquant « qu’il n’y a pas un enfant qui va mourir »
des compressions budgétaires dans les bibliothèques scolaires. Donc, deux élus qui disent à peu près la même
chose : cossa donne des bibliothèques?
Heureusement, plusieurs citoyens se sont
mobilisés pour réagir aux propos incultes de la conseillère, notamment en lui envoyant des livres dédicacés…
Devant le dédain manifesté par Mme Lacasse
à l’égard des bibliothèques, il faut se demander si cette conseillère
municipale est au courant de la situation catastrophique de la lecture au pays.
Les jeunes Québécois sont au 21e rang mondial et au 8e
rang canadien pour leurs aptitudes en lecture. Selon une enquête de l'OCDE, 19 % des
Québécois n'ont pas les compétences de base en lecture pour fonctionner
normalement dans une société moderne. C'est la pire proportion au Canada et
l'une des pires de l'OCDE.
Ces lacunes profondes au niveau de la
lecture ont des conséquences sérieuses non seulement sur l'économie du Québec, mais
aussi sur la vitalité de sa culture et sur la protection du français.
La meilleure façon de s’attaquer à ce
problème? Valoriser et promouvoir la lecture. Et ce n’est pas en coupant dans les budgets
des bibliothèques et en disant qu’elles sont un « luxe » que l’on va
renforcer les capacités en lecture des jeunes.
Mme Josée Lacasse a aussi déclaré cette
semaine que « les enfants ne fréquentent plus les bibliothèques depuis l'avènement
du numérique ». Cette conseillère a-t-elle
mis les pieds récemment dans une bibliothèque publique? A-t-elle remarqué que
la bibliothèque du 21e siècle est bien plus qu’un simple entrepôt de
livres et qu’on y offre désormais des collections et des services très
diversifiés, notamment le prêt de livres numériques.
Dans notre société du savoir, où la valeur
de l’information ne cesse de croître, les bibliothèques publiques permettent
l’accès aux nouvelles technologies de l’information et sont des fournisseurs
rentables d’information. En plus d’appuyer l’alphabétisation, la formation
continue, les bibliothèques publiques supportent l’industrie culturelle et la
culture. Nous vivons désormais dans une
société où les compétences technologiques jouent un rôle important dans l’accès
au savoir et dans la création de la richesse. Les bibliothèques sont des
acteurs importants pour aider les citoyens à faire face à ces changements.
Quoi qu’en dise Josée Lacasse, la
population de Gatineau mérite un réseau de bibliothèques dynamiques, qui lui
fournira tous les services nécessaires pour participer pleinement à notre
société du savoir et qui viendra aussi enrichir son identité culturelle.
Concluons sur ces mots de l’écrivain et scientifique Isaac Asimov, qui répond éloquemment à la question : « cossa donne
une bibliothèque »?
« Une bibliothèque n’est pas seulement
une bibliothèque. C’est un vaisseau
spatial qui vous amènera au plus lointain de l’Univers, une machine à voyager
dans le temps qui vous transportera dans le lointain passé et dans le lointain
futur, une enseignante qui possède plus de connaissances que tout être humain,
une amie qui vous amusera et vous consolera et surtout, surtout, vous ouvrira
une porte vers une vie meilleure, plus heureuse et plus utile. »
Merci madame Poulin de ramener nos élus à la réalité du XXIe siècle! Pourquoi nos bibliothèques publiques qui sont moins fréquentées qu'avant, selon ces élus, ont-elles de si gros budgets alors que nos bibliothèque scolaires qui elles, sont utilisées au maximum, n'en ont-elles pas? Transférons l'argent au bon endroit!
RépondreEffacerEt imaginez les bibliothèques dans les petites municipalités.
RépondreEffacerMoi, si je n'avais pas Biblio-Outaouais...