Où l’illustrateur trouve-t-il ses idées? Quels sont ses défis? L’artiste Félix Girard raconte ici son processus de création et ses défis pour recréer des pans de la vie du gardien de but Jacques Plante, dans notre tout nouvel album, Ce n’est pas comme ça qu’on joue au hockey
Est-ce que tu connaissais l’histoire de Jacques Plante avant de lire le manuscrit de cet album?
J'aime bien le hockey mais je ne peux pas dire que je suis le plus grand des amateurs. J'apprécie regarder des matchs de finale avec des amis à l'occasion et j'ai vu quelques matchs de la ligue junior majeure dans des arénas locaux. Pour être honnête. ma connaissance de ce sport reste toutefois assez limitée.
Félix Girard à l'oeuvre... |
Quelle technique as-tu utilisée pour cet album?
Toutes les illustrations sont réalisées à la peinture acrylique sur papier aquarelle. Je travaille l'acrylique un peu comme de l'aquarelle en y ajoutant de l'eau et en travaillant en lavis. L'ordinateur n'intervient que dans les phases d'esquisse et pour faire quelques retouches mineures sur les illustrations numérisées. Je réalise un tracé au crayon graphite et je fais la coloration au pinceau.
Peux-tu nous décrire ton processus de création?
Lorsque je travaille les illustrations d'un livre je commence toujours par monter une mise en page temporaire en plaçant les différentes parties du texte dans un fichier. De cette manière, j'arrive à mieux voir la place que doit prendre l'image et de quelle manière elle sera composée. Je fais ensuite des esquisses très rapides pour tenter de trouver la bonne chose à représenter. J'essaie de faire en sorte que l'illustration supporte l'histoire en y ajoutant quelque chose de plus.
Quels ont été tes défis pour illustrer cet album?
Un des défis du livre a été de trouver des points de vue et des compositions différentes d'une image à l'autre. Une bonne partie de l'action du livre se déroule sur des patinoires intérieures et il fallait éviter que les illustrations se ressemblent trop entre elles. L'évolution du personnage de Jacques au fil du temps a également été un défi. Il fallait que l'âge approximatif du personnage représente celui de Jacques à différents moments précis de sa vie et qu'on sente qu'il agit bien de la même personne d'un âge à l'autre.
Oui c'était une demande de l'éditeur dès le début et ça a demandé un certain travail. J'ai dû changer certaines compositions et plusieurs positions des joueurs pour m'assurer que le logo du Canadien ne soit jamais complètement visible pour des raisons de droits légaux.
As-tu fait de la recherche pour illustrer cette histoire? Par exemple, pour le visage de Jacques Plante enfant, est-ce que tu t’es inspiré de photos?
Oui j'ai réussi à mettre la main sur une bonne quantité de photos d'archives qui m'ont aidé à dessiner l'équipement de hockey de l'époque et le visage de Jacques Plante. J'ai tâché de créer un personnage qui reprenait les traits principaux de Plante sans être toutefois une caricature. J'ai évidemment porté une attention spéciale au fameux masque. J'ai également fait quelques recherches pour des éléments de l'arrière-plan, par exemple l'église est celle de Notre-Dame-du-Mont-Carmel où est né Jacques Plante.
Comment as-tu procédé pour le choix des couleurs, notamment la teinte sépia?
Je voulais donner une teinte historique au livre et c'était évidemment la tonalité parfaite. C'est une palette de couleurs que j'utilise régulièrement dans mon travail et avec laquelle je suis à l'aise.
Quelle est ton illustration préférée dans ce livre?
J'aime particulièrement la première illustration où on voit le jeune Jacques jouer avec une balle et un bâton de bois. C'est peut-être celle où j'arrive le mieux à m'identifier au personnage qui est encore dans l'innocence de l'enfance et du jeu.
Pour découvrir les autres livres et les tableaux de Félix Girard, allez vous émerveiller sur son site.
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