vendredi 19 avril 2013

Je ne vous invite pas dans un coin noir pour vous montrer mon croupion




Surmoi (sur un ton indigné) : Tu ne vas quand même pas leur demander de voter pour toi!
Moi (avec un sourire ton frondeur) : Pourquoi pas?
Surmoi (réprobateur) : Et ta dignité d’écrivain?
Moi (impertinente) : Y’a rien d’indigne à écrire pour être lu. Et à s’échiner pour diffuser ses propres livres…
Surmoi : (scandalisé) Tu n’as aucune pudeur!
Moi (amusée) : J’invite les gens à lire mon livre et à voter ensuite pour mon bouquin. Ce n’est pas comme si je les invitais dans un coin noir pour leur montrer mon croupion.
Surmoi (outrée) : C’est de l’autopromotion la plus vulgaire.
Moi (patiemment) : Tu l’as dit bibi.  Autopromotion : activité souvent inconfortable, mais désormais incontournable pour cette bibitte modeste et discrète nommée écrivain.

Sans plus de chichi, voici donc la nouvelle, la belle et grande nouvelle!

Il était une fois une dynamique Association des auteurs qui s’est dit, tiens, pourquoi on ne lancerait pas une belle et grande initiative pour mieux faire connaître les écrivains de l'Outaouais.  L’Association a cogité, travaillé, délibéré, discuté et tadam!!! Un nouveau prix littéraire est né!

C’est le Prix Ville de Gatineau, Coup de cœur littéraire.
Double tadam :  il y a huit finalistes, dont moi (et Surmoi, même si elle fait semblant d’être trop noble pour s’exciter d’être finaliste à un prix littéraire).

Les 8 titres retenus par le jury de présélection sont les suivants :

Cazabon, Benoît.  Mattawa, à contre-courant. Éditions Prise de Parole.
Claer, José. À l'abattoir des anges. Éditions L’Interligne.
Couture, Marc. La magie de la coupe Stanley. Éditions du Phoénix.
Couture, Marc. Bruno et la malédiction. Éditions du Phoénix.
De Guise,Céline, Côté, Michel. Depuis, tout a grandi. Éditions Triptyque.
Foreman, Michèle. Fromages, Artisans du Québec. Éditions Du Sommet.
Granger, Isa-Belle.  Le dernier fils d'Avalon. Éditions Michel Quintin.
Poulin, Andrée. À la découverte de l'Ontario français. Éditions L’Interligne.


Alors oyez, oyez, gens de Gatineau,  vous avez jusqu’au 15 mai pour voter (en bibliothèque ou par la poste) pour votre livre coup de cœur.
Vous courez la chance de gagner un prix de participation de 250 $, 150 $ ou 100 $. 
Le bulletin de vote est disponible dans toutes les bibliothèques de Gatineau ainsi que sur le site Web de l'AAAO et du Salon du livre de l’Outaouais

Le lauréat du Prix et les noms des lecteurs gagnants seront dévoilés lors du Gala de reconnaissance des auteurs de l’Outaouais, le 27 mai prochain.

Surmoi (mine de rien): T’oublies pas quelque chose?
Moi (jouant l’innocente) : Quoi donc?
Surmoi (exaspéré) : Tu fais exprès pour me faire fâcher!




Ah oui, j’oubliais.  Chers lecteurs, courez voter pour mon livre!!!!!!!!!!

mardi 16 avril 2013

Je souffre de décidophobie




Illustration: Gaping void


Ces jours-ci, je souffre de « décidophobie ».
Oui, décider peut faire peur.

Plusieurs idées de livres tourbillonnent dans mon cerveau déjà trop encombré.
Deux idées de romans, trois projets d’albums et ce documentaire que je rêve de faire…
Quoi écrire? Quoi choisir? 
Quand le temps pour créer est une denrée précieuse et jamais assez abondante, choisir devient un enjeu important.
D’où l’angoisse inévitable du dilemme.

D’après l’UNESCO, près de 1,8 million de livres sont publiés chaque année.  Ce qui donne environ 4 900 nouveaux livres par jour.  Par jour.   L’auto-édition numérique, qui prend sans cesse de l’ampleur, fera exploser ces chiffres encore davantage.

Quand on prend la décision hautement absurde d’écrire un livre malgré le tsunami annuel de nouvelles publications,  la question incontournable qui nous frappe en pleine face : comment se démarquer?

Comment bâtir l’histoire qui enflammera les esprits et fera chavirer les cœurs?
Comment trouver les mots dards et les mots d’or, les mots drôles et les mots doux, les mots qui harponneront les lecteurs?
Comment créer du vert dans une mer de gris?

mardi 9 avril 2013

Elle n’a pas ouvert l’enveloppe




Elle a freiné sa curiosité.
Elle n’a pas ouvert l’enveloppe.
Ouvrir l’enveloppe était une jolie joie qu’elle réservait pour ses élèves.

Voici l’histoire. Car derrière un geste en apparence anodin (ne pas ouvrir l’enveloppe), il y a une histoire qui ragaillardit.

Par un beau matin, j’envoie par la poste mon nouvel album à Mme Julie. Rencontrée au hasard d’un salon du livre, cette prof hors pair est devenue, au fil du temps, une amie. 
Je lui envoie donc mon livre pour lui faire plaisir. Car Mme Julie, voyez-vous, est une dévoreuse d’albums, plaisir gourmand qu’elle partage avec ses élèves. Des albums, elle leur en lit constamment. 

Je lui envoie donc mon livre pour me faire plaisir à moi aussi.  Petit bonheur égoïste de savoir que dans une classe d’une école de la Mauricie, mon histoire sera lue et relue, absorbée et discutée par des élèves qui à 5-6 ans, sont déjà de fins connaisseurs d’albums, grâce à la passion de leur enseignante.

Quelques jours plus tard, je reçois ce courriel de Mme Julie : « Hey, j'ai reçu une belle enveloppe dans ma boîte aux lettres en arrivant! J'y devine un livre...  Je pense m'attacher les mains dans le dos pour ne pas l'ouvrir. Ce sera une responsabilité de l'ami du jour demain matin. »

Malgré sa curiosité, Mme Julie n'a pas ouvert l'enveloppe.
Elle tenait à offrir ce plaisir à ses élèves.
Vous me dites, ben quoi c’est rien,  elle a juste décidé de ne pas ouvrir l’enveloppe.
Non, ce n’est PAS rien!

D’abord, il fallait y penser.
Penser à la curiosité de ces petits de l’ère numérique, qui ne doivent pas voir souvent de ces enveloppes envoyées par la poste.  
Penser à l’excitation des enfants devant le mystère : y’a quoi dans l’enveloppe? 
Penser à la fierté heureuse du gamin de six ans qui aurait le privilège d’ouvrir l’enveloppe, devant  la classe.  

Aimer ses élèves ne fait pas partie de la description de tâches des enseignants.
Faire plaisir à ses élèves ne fait pas partie de la convention collective des enseignants.
Ne pas ouvrir l’enveloppe, c’était un petit geste de rien du tout, une délicate attention qui n’attire pas l’attention.
Ne pas ouvrir l’enveloppe, c’était une façon toute simple de faire plaisir à ses élèves.
De les aimer.  


mercredi 3 avril 2013

Affichons plus de littérature sur nos murs...





Des murales comme celles-là, je rêve d’en voir dans toutes les villes et villages. Dans tous les patelins et provinces.


Plus de littérature sur nos murs mettrait plus de poésie dans nos vies. 


Pour voir d’autres murales littéraires, c’est par ici