dimanche 13 juillet 2014
Un miroir qui se promène...
J'ai envie de prendre la route... mais l'heure des vacances n'a pas encore sonné.
En attendant, je m'évade en lisant.
Car comme disait si bien Stendhal: «Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route.»
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Les mots des autres
mardi 8 juillet 2014
Jolie leçon d’écriture
Je m’escrime en ce moment avec un manuscrit récalcitrant. Un texte d’album pour lequel je n’arrive pas à trouver une finale percutante, inoubliable. J’ai donc verdi d’envie en regardant ce mini-clip du World Wildlife Fund. En voilà une fin punchée!
En fait, cette vidéo de 40 secondes résume l’essence même d’un bon récit, ce que je cherche constamment à créer dans mes écrits. On y trouve les ingrédients essentiels d’une histoire qui accroche.
- Le suspense : tombera-t-il, tombera-t-il pas?
- Les détails qui font mouche : la main minuscule qui lâche la grande main, le gros plan sur les petits pieds potelés du bambin, le rideau de cheveux tel une chute d’eau.
- Les émotions: joie, surprise, fierté et tendresse.
- Le judicieux dosage des ces émotions : pencher vers le côté fleur bleue sans tomber dans la mièvrerie.
- La leçon de vie : l’enfant qui tombe mais se relève. Le petit qui donne l’exemple aux grands.
- Le punch de la finale : totalement imprévisible.
Jolie leçon d’écriture hein?
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Écriture
jeudi 3 juillet 2014
Du plaisir doux-amer de lire un chef-d’œuvre
Il y a de ça plusieurs années, j’ai pleuré en finissant un roman.
C’était le mirifique Va savoir de Réjean Ducharme.
Jamais je n’avais lu une histoire d’amour aussi intense, aussi désespérée.
Ducharme a rendu ses personnages si authentiques, si présents, que lire la dernière page de son roman était comme entrer en deuil.
La beauté pure remue.
J’ai pleuré donc.
J’ai pleuré à cause de la puissance de l’écriture, de la force de l’histoire, de l’immense talent de Ducharme. Mais je pleurais aussi sur moi-même. Parce que je me disais, Poulin, jamais au grand jamais tu ne pourras égaler ça. Jamais tu ne pourras écrire quelque chose d’aussi bon. Quand bien même que tu écrirais 15 heures par jour pour les prochains 50 ans, tu n’arriveras même pas à la cheville de Ducharme.
Quand on tente d’écrire soi-même, quand on s’évertue à repousser ses limites, quand on s’essouffle à tenter de s’améliorer, quand on s’escrime à tirer sur son petit talent pour le faire grossir un peu, c’est à la fois doux-amer de lire un chef-d’œuvre.
En tant que lectrice/auteure, ça nous tire vers le haut, mais aussi vers le bas.
Ça fait du bien, mais ça fait mal.
Comme le hasard fait parfois bien les choses, en faisant le ménage cette semaine dans une pile de journaux jaunis (et non lus), suis tombée une entrevue de l’auteur David Sedaris, dans le Globe and Mail, qui disait ceci : «C’est important de lire dans un esprit de générosité. Si vous lisez en un livre en vous disant « Je ne serai jamais aussi bon », dites-vous bien qu’il ne s’agit pas de vous. Réjouissez-vous plutôt du fait qu’un auteur soit si bon. Quand je lis un livre fabuleux, je sais que je ne serai jamais aussi bon mais je trouve beau de voir que quelqu’un a autant de talent. »
O.k.
C’est noté.
J’ai pigé.
Toute comparaison est odieuse.
Et qui se compare ne se console pas vraiment.
Note à moi : lire sans nombrilisme...
Lire dans un esprit de générosité…
Merci M. Sedaris.
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Les mots des autres
jeudi 26 juin 2014
Une mauvaise histoire pour enfants...
Deux grands
écrivains, à un demi-siècle d’intervalle, ont la même vision de la littérature
jeunesse:
“Je n’écris
pas pour les enfants. J’écris et ensuite quelqu’un dit : « C’est pour
les enfants! ». Maurice Sendak.
(lors de la dernière entrevue qu'il a accordée en 2012)
« Je
serais presque prêt à dire qu’une histoire pour enfants qui ne peut être
appréciée que par des enfants est une mauvaise histoire pour enfants ».
C.S. Lewis.
C.S. Lewis.
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Les mots des autres
mercredi 18 juin 2014
Le jour où le petit Alexandre, qui n’aimait pas du tout écrire, est devenu poète…
Alexandre Phaneuf, 11 ans: le poète à l'oeuvre |
Voici donc, pour tous ces incroyants (adultes et enfants) qui n’ouvrent plus d’albums depuis qu’ils ont « gradué » au roman, voici donc une histoire vraie, avec en son cœur un petit garçon en chair et en os, qui a ébloui ses camarades de classe et qui a fait pleurer son enseignante. Voici donc une histoire vraie qui montre la fabuleuse puissance des albums.
Notre héros s’appelle Alexandre Phaneuf. Il a 11 ans et jusqu’à tout récemment, il ne savait pas qu’il était poète. Alexandre est en 5e année à l’école de la Rose-des-Vents. Comme il a des difficultés d’apprentissage, Alexandre n’aimait pas du tout écrire. Pas du tout! Jusqu’au jour où …
Depuis la rentrée scolaire, Véronique Bélanger, enseignante de 5e année, cherchait une façon d’aider Alexandre à écrire. Après avoir mis des outils technologiques en place pour aider Alexandre à alléger sa tâche d’écriture, elle se triturait les méninges pour trouver un moyen d’amener son élève (et plusieurs autres aussi) à avoir du plaisir à écrire. Après avoir participé à un atelier sur l’album que j’ai donné à l’équipe enseignante de son école, Mme Véronique décide de tester une nouvelle approche en se servant d’un album pour intégrer art et écriture.
Pour cette activité, elle choisit l’album coréen Le parapluie vert. Elle ne raconte pas l’histoire à ses élèves, mais colle plutôt des « post-its » dans le livre, pour cacher le texte. Chaque semaine, elle dévoile aux élèves une illustration de l’album. Chaque semaine, les élèves doivent écrire 45 à 50 mots sur l’image dévoilée. Pour marier art et écriture, ils doivent illustrer leur texte selon la technique monochrome, à la manière de Picasso. Durant six semaines, les élèves écrivent donc leur propre histoire, en s’inspirant des illustrations d’un album dont ils n’ont pas lu le texte.
Alexandre et son enseignante, Véronique Bélanger |
À la grande surprise de Mme Véronique, Alexandre accroche. Il se met à écrire, avec intérêt et motivation! À la grande surprise d’Alexandre, il aime ça!
« Ce sont les images qui ont amené Alexandre à l’écriture. Avec ce projet, il a découvert que l’écriture est une forme d’art, que ce n’est pas juste une corvée. Malgré ses difficultés, il a compris que l’écriture, ce n’est pas juste l’orthographe, c’est aussi des idées. Et ce n’est pas parce que tu fais des fautes que tu n’as pas de talent », explique l’enseignante.
Au fur et à mesure que les créations des élèves progressent, l’enseignante lit à voix haute les histoires créées. Très vite, la classe est fascinée par l’histoire d’Alexandre. Les enfants la réclament chaque semaine. « Un élève m’a même dit : l’histoire d’Alexandre est meilleure que celle du vrai livre! Les enfants ne voyaient plus Alexandre de la même manière », raconte Véronique Bélanger.
L’enseignante invite la directrice de l’école dans sa classe pour qu’elle entende l’histoire d’Alexandre. La directrice est émue. Alexandre est bouche bée. Quant à Mme Véronique, elle ne peut s’empêcher de pleurer en relisant pour une énième fois l’histoire de son élève.
Et pourquoi avez-vous pleuré Mme l’enseignante? « Mon émotion, c’était devant la beauté du texte d’Alexandre, mais aussi devant sa réussite. Je dis merci à la vie d’avoir envoyé cet enfant dans ma classe, car ça m’a permis de relever des défis. On peut faire des belles choses avec des enfants qui ont des difficultés d’apprentissage », affirme Véronique Bélanger.
En mai, l’école de la Rose-des-Vents a choisi Alexandre comme « élève coup de cœur » pour la Commission scolaire des Draveurs. Chaque semaine, Alexandre emprunte deux albums à la bibliothèque. Désormais, Alexandre aime créer des textes, inventer des histoires. Le petit garçon qui n’aimait pas du tout écrire est devenu poète…
Voici l’histoire d’Alexandre Phaneuf, 11 ans, inspirée des illustrations de l’album Le parapluie vert
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Vive les profs
samedi 14 juin 2014
Nuit blanche…vendredi 13… soir de pleine lune
En ce vendredi 13, la pleine lune jouait à cache-cache avec les nuages. Ma nuit blanche a donc été très noire. Mais très joyeuse aussi.
Pluie
Ce Relais pour la vie (mon cinquième en cinq ans) a commencé dans la pluie. Une pluie inconsciente et insensible, qui s’est pointée au plus mauvais moment, en plein durant le tour de piste des survivants. Certains n’avaient pas prévu de parapluie. Ils ont continué de marcher, trempés. Le stoïcisme, ils connaissent déjà… Ce qui m’a remuée dans ce moment mouillé : les sourires timides des survivants… Et le bruit de nos applaudissements assourdis par la pluie, nos mains mouillées à nous, les bien portants, essayant d’encourager ceux qui luttent ou ont lutté contre le crabe.
Enragé
Émue aussi, devant cet adolescent qui marchait, seul, le t-shirt jaune des survivants trempé moulant son torse maigre. Aucun « aidant naturel » avec lui. Il marchait seul et regardait droit devant lui. Sans sourire. Sans s’occuper de la foule qui l’applaudissait. Un ado si vulnérable dans sa maigreur et son air enragé. J’aime penser que cette rage l’aidera dans son combat.
Kétaine
Réjouissante, cette rigolade de mon équipe, les Gazelles de l’espoir, quand on a enfilé les bagues clignotantes du Dollarama, apportées par notre Capitaine attentionnée. Quand il fait rire, le kétaine a son utilité.
Confidences
Les confidences échangées avec les amies, en marchant au milieu de la nuit, entourées d’une forêt frémissante et de luminaires clignotants, prennent une saveur inédite. Comme si dans ce cadre, à cette heure indue, l’amitié se fait plus ouverte, plus chaude.
Parti
Une pensée pour Denis, avec qui j’ai marché mon premier Relais pour la vie… Denis, avec son cancer au cerveau, avait marché toute la nuit, sans jamais s’arrêter. Parti Denis. Mais pas parti dans mes souvenirs.
Partie
Une pensée pour Monique, qui avait écrit un texte où le personnage se disait convaincu que la joie la guérirait de son cancer. Partie Monique. Mais pas partie dans mes souvenirs.
Fragile
Après cinq heures de marche non-stop et des douleurs aux jambes, conscience plus aiguë de mon propre corps, machine fragile et vieillissante.
Zumba
Le rire ravi et surpris d’une amie qui découvre l’énergie électrique de la zumba, en gang, en plein air, au lever du soleil.
Vie
Paradoxe : ce Relais pour la vie, cette grande marche de nuit pour lutter contre le cancer, nous ramène la mort en pleine face. Pourtant, on y sent la vie palpiter, avec une intensité accrue, une conscience plus profonde du bonheur d’être en santé.
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