jeudi 15 octobre 2009
Je l'avoue, je suis une groupie
Je ne pensais pas avoir l’étoffe d’une groupie ni les réflexes d’une «fan» qui pousse des petits cris d’excitation en voyant l’objet de son adulation... Hé ben, il semble que oui.
Le weekend dernier,dans la Grosse Pomme, j’ai entraîné mes trois sœurs à la Bibliothèque publique de New York. Officiellement, pour admirer la beauté de cet édifice construit au début du siècle. Officieusement, c’était dans l’espoir d’apercevoir l’une de mes blogueuses préférées, du nom de Betsy Bird.
Plantée sur la prestigieuse Fifth Avenue, la New York Public Library (NYPL) est l'une des plus importantes bibliothèques américaines. Ce superbe édifice est gardé par deux célèbres lions, qui durant la Grande Dépression, ont été surnommés «courage » et « patience » par le maire de l’époque.
(Assez grandiose comme salle de lecture non?)
Mais revenons à Betsy Bird. Spécialisée en littérature jeunesse, cette jeune dame est à la fine pointe de tout ce qui se publie, se discute ou se trame dans le milieu effervescent de l’édition jeunesse aux États-Unis. Mais aussi, mais surtout, c’est une des meilleures critiques littéraires que j’aie jamais lue. Elle te décortique un livre, dans toutes ses forces et faiblesses, avec la minutie d’un coroner menant une autopsie. Elle analyse tout: personnages, intrigue, rythme, musicalité, originalité, pertinence sociale, etc. Elle le fait avec respect, enthousiasme, humour et émotion. Lire sa critique d’un album, c’est en soi un cours d’écriture. Et neuf fois sur dix, elle me donne envie de courir acheter le livre dont elle vient de parler.
Donc, je me pointe avec mes sœurs à la salle jeunesse de la NYPL, où Betsy Bird travaille. Pour avoir vu des photos d’elle sur son blogue, je savais de quoi elle avait l’air. Mais quand je l’ai vue derrière le comptoir du prêt, j’ai chuchoté à mes sœurs: «C’est elle! C’est elle!», aussi excitée qu’une enfant de trois ans devant le Père Noël.
J’hésitais à l’aborder. Je ne voulais pas la déranger. J’avais vaguement envie de lui dire que je la lisais fidèlement, que j’admirais son énergie, son talent et son engagement de blogueuse, mais une certaine pudeur me retenait... Je ne voulais pas avoir l’air groupie.
Je tergiversais sur place quand l’une des mes sœurs, faisant fi de mes hésitations, s’avance vers Betsy Bird et lui annonce que je suis une de ses fans. Je ne pouvais plus reculer…
Après lui avoir parlé pendant quelques minutes, j’ai compris pourquoi j’avais hésité à l’aborder. La peur d’être déçue. Serait-elle aussi charmante en personne qu’elle l’était par écrit?
Mais je n’ai pas été désappointée! Pas une miette! Elle était exactement comme je l’imaginais. Fidèle à l’image projetée sur son blogue. Pétillante, modeste, énergique, intéressée et intéressante.
En repartant, j’étais enchantée d’avoir osé lui parler et encore un peu gênée d’avoir eu l’air groupie. L’une de mes sœurs m’a dit : «Elle va rentrer chez elle ce soir et raconter, toute excitée, à son mari, qu’un de ses fans est passée la saluer à son travail. »
Et j’ai pensé : Mais oui, ma sœur a tout à fait raison (je l’entends d’ici s’écrier : j’ai toujours raison!!!). Si quelqu’un faisait un détour pour me féliciter pour mon blogue, je ne penserais pas: «quelle groupie»… J’aurais plutôt une petite bouffée de satisfaction, le plaisir de savoir que quelqu’un apprécie ces mots que je lance dans le gouffre de la blogosphère…
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Écrivaine en résidence
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... et c'est ce que l'on fait en passant par ton blogue tous les matins...
RépondreEffacerbonne journée...
Idem que L'encre (je voudrais bien savoir c'est qui cet L'encre qu'on commence à lire ici et là). Encore ce matin, par courriel, Nicole Balvay Haillot et moi parlions au sujet des blogues des auteurs outaouaises (donc toi et moi). Bien chanceuse d'être bilingue, moi je dois me contenter des Français comme objet d'admiration!!!!!! Et je n'ai pas eu la chance de voir Simone de Beauvoir au Café de Flore.
RépondreEffacerAh ! oui et qui a décrété que ce n'était pas bien d'être une groupie? Ou pourquoi tu ne voulais pas en être une?
RépondreEffacerOui, j'avais raison et c'était une belle expérience de voir qu'à un certain âge, tout comme les enfants, on peut être impressionnée, passionnée par ce qui on rencontre, par ce que l'on voit!
RépondreEffacerM.
Un très beau billet! C'est drôle comme on pense parfois avoir l'air un peu ridicule ou être intimidé alors qu'au fond, si on renverse les rôles, on constate que ce n'est pas du tout le cas! Une belle visite et une belle rencontre que tu as dû faire! ;)
RépondreEffacerL'Endre,
RépondreEffacerMerci d'être aussi fidèle au rendez-vous.
Claude,
Moi aussi, moi aussi! Le grand regret de ma vie est de n'avoir jamais vu ou entrevu Simone de Beauvoir, l'idole de ma vingtaine...
Pour ce qui est de ta question sur les groupies, je ne voulais pas avoir l'air d'une groupie car dans on esprit, le terme "groupie" est associé à ces adolescentes hystériques qui suivent les chanteurs et se mettent à hurler, se griffer le visage ou enlever leur soutien-gorge dès qu'apparaît leur idole... Mais je crois qu'on peut aussi être "groupie" dignement, sans les sparages exhibitionnistes...
Allie,
Je travaille fort pour ne pas m'en faire d'avoir parfois l'air ridicule...
Andrée
c'est intéressant comment deux personnes de sensibilité différentes peuvent traiter d'un même sujet et le bien mener...
RépondreEffacer«on est tous sur le piédestal de quelqu'un»Claudel
(27 sept.)