mardi 18 mai 2010
De la poésie pour ceux qui ont peur de la poésie...
Amédé, Georgette Leblanc. Poésie. Éditions Perce-Neige. 88 pages.
Voici un recueil de poésie pour les gens qui ont peur de la poésie. Si vous osez ouvrir Amédé, Georgette LeBlanc vous donnera envie de poésie.
Comme je l'expliquais samedi dans ma chronique aux Divines Tentations, on parle ici d’un livre à mi-chemin entre la poésie et le récit… une prenante histoire qui se lit d’une traite et quand on l'a terminé, on se dit, tiens, c'était aussi un poème.
Amédé débarque un jour dans un village de la Louisiane, au bord de la rivière Atchafalaya. Malheureusement pour lui, il tombe en amour avec une femme mariée. Heureusement pour lui, il se fait un grand ami, Lejeune.
Les deux hommes vont devenir des musiciens nomades parcourant le Texas pour y répandre leurs airs de violon et d’accordéon.
On dit de la langue de Georgette Leblanc que c’est le « français acadien du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse ». C’est d’abord et avant tout une langue bardée de couleurs, une langue qui chante et qui danse, pittoresque bien sûr (dans le sens noble du mot) et éminemment poétique.
Lire Amédé m’a ramené vers Zachary Richard et aussi vers la Sagouine. Outre la parlure acadienne, on retrouve chez Georgette Leblanc une certaine parenté avec Antonine Maillet, notamment pour ses personnages plus grands que nature et l’aspect un peu folklorique, mais en même temps très intemporel de son récit.
Georgette Leblanc s'est fait remarquer lors de la sortie de son premier livre Alma qui avait remporté le prestigieux prix Félix-Leclerc et le prix Antonine-Maillet-Acadie-Vie.
Goûtez ce court extrait d’Amédé puis courez la découvrir par vous-même:
«L'Histoire a braqué dans la nuit
un soir de fond de logis
j'étions assis
j'avions brassé le fudge
raccommodé mitaines et bas
piqué et repiqué coton
en falaise, en horizon
jusqu'aux quatre mâts d'une couverte.»
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