jeudi 9 avril 2009
Lire les auteurs qui sont au cimetière
Suis allée hier soir écouter une conférence de Jacques Godbout, à la Bibliothèque de Gatineau. Alerte, l’œil vif et la pointe d’humour acérée, le père de Salut Galarneau ne fait pas du tout ses 75 ans.
Plutôt que de nous raconter son parcours de romancier-poète-essayiste-cinéaste-chroniqueur-alouette, il a répondu aux questions de l’auditoire. Le résultat était un peu décousu mais pas du tout fade. Voici quelques morceaux juteux :
Sur la lecture :
Godbout aime lire les auteurs qui sont au cimetière. La logique derrière cette préférence? Comme ce sont souvent les meilleurs livres de ces écrivains qui survivent à l’oubli, on risque moins de tomber sur un navet. L’auteur des Têtes à Papineau a cependant avoué qu’il n’avait jamais lu Marcel Proust, malgré les reproches de son ami Denys Arcand qui lui dit que ça manque à sa culture. « Proust me fait bailler », a décrété Godbout.
Sur l’inspiration :
Pour Godbout, l’écriture d’un nouveau livre commence dans la culpabilité : celle de ne pas écrire. Lire un bon livre lui donne envie d’en écrire un.
Sur la mécanique de l’écriture :
Lorsqu’il écrit, Jacques Godbout met tout de côté pour concentrer sur le manuscrit en cours. Il travaille de 7 heures du matin à 13h de l’après-midi, sept jours par semaine, jusqu’à ce qu’il ait terminé le dit livre. « Je ne peux pas écrire et répondre au téléphone ou sortir avec des amis », a-t-il expliqué. Et si on tente de le distraire, il se fâche.
Sur son succès :
Godbout explique avec modestie son succès d’écrivain. « Je suis né au bon moment », dit-il simplement. Quand il a publié ses premiers livres, dans les années 60, les Canadiens-français publiaient alors tellement peu que chaque création recevait énormément d’attention.
« Pour un écrivain qui commence aujourd’hui, c’est beaucoup plus difficile de faire sa marque », reconnaît Godbout. Il a donné quelques chiffres éloquents. Lorsqu’il a participé à la création de l’Union des écrivains québécois (UNEQ) en 1977, l’objectif était d’avoir 50 membres. L’UNEQ en compte aujourd’hui près de 1 400. Pas moins de 900 écrivains seront présents au Salon du livre de Québec, dont Godbout est d’ailleurs le Président d’honneur.
Sur son nouveau bouquin:
Il nous a lu un extrait de son plus récent bouquin, Autos biographie, illustré par son gendre, Rémy Simard. Le passage choisi raconte une de ses désopilantes mésaventures à bord d’un camion militaire de l’armée canadienne, en compagnie de son ami Pierre Bourgault.
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Merci, Andrée, pour ce résumé fort intéressant.
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