mardi 5 mai 2009

Recette pour ne pas écrire une histoire




J'ai promis d'écrire un court texte (1 500 mots) pour un recueil de nouvelles. Ce bouquin, qui réunira les contributions d'une dizaine d'auteurs jeunesse, servira de levée de fonds pour les Dîners de La Tablée populaire.

Le personnage principal de ma nouvelle est un garçon qui joue de la flûte à bec.
J'avais besoin de savoir comment un enfant de dix ans peut apprendre un morceau de flûte s'il ne sait pas lire la musique. Quel type de morceau il pourrait jouer et quel niveau de difficulté? J'aurais pu avoir la réponse en appelant mon frère musicien, mais ça aurait été trop rapide. J'ai fais une recherche en bonne et due forme sur la Toile. Je suis tombée par hasard sur le site trop rigolo d'un professeur de musique. Je ne pouvais pas ne pas en lire des bouts... Quelques heures de recherches plus tard, me voilà une « experte » de la flûte à bec.

L'autre personnage important de mon histoire est un gibbon à mains blanches. J'avais besoin de savoir comment cet irrésistible primate épluche ses bananes, dans quelle position il dort et comment il enlève ses poux... Plusieurs heures de recherche plus tard (trop d'heures...), me voilà une « experte » sur le gibbon à mains blanches.

Mon histoire se déroule dans un zoo. J'avais besoin de savoir comment sont traités-logés-soignés les singes dans les zoo modernes. Je suis tombée par hasard sur un site absolument fabuleux, celui d'un sanctuaire britannique pour les singes rescapés de laboratoires, des cirques ou du trafic illégal. Je ne pouvais pas ne pas en lire des bouts... Plusieurs heures de recherches plus tard, me voilà une « experte » sur les singes abusés.

Après d'innombrables heures de recherches, mon esprit me fait l'effet d'un capharnaüm, encombré d'une foule d'informations aussi fascinantes que disparates, dont je ne pourrai jamais me servir dans une nouvelle de 1 500 mots.

Après d'innombrables heures de recherches, (non, n'insistez pas, même sous la torture de la goutte d'eau, je ne préciserai pas combien d'heures j'ai passées à enrichir mon esprit sur la Toile...) ma nouvelle n'a pas progressé d'un iota...
Voilà donc ma recette pour ne pas écrire une histoire.

4 commentaires:

  1. Il faut être fait fort(e) pour ne pas procrastiner sur Internet. Même quand sous c'est le prétexte de faire des recherches ou, comme dans mon cas le matin, de lire des blogues, hihihi!!!

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  2. Et dire qu'il y en a qui pensent qu'écrire se limite à taper des mots sur un clavier.

    (Hmm... Ne parlait-on pas de discipline, toi et moi, Andrée, au dernier SILQ ?)

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  3. Fais comme le singe: ne pense pas trop et épluche-la, ta banane!

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  4. Claude,
    Tiens, je l'aime beaucoup celle-là.... "faut être fort pour ne pas procrastiner sur Internet".
    Y'a que Camille B. qui a cette force... (hihi)

    Andrée-Anne,
    Mon problème, c'est que j'aime pas vraiment les bananes...
    Andrée

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