lundi 21 septembre 2009

Un pont pour fourmis


Voilà le genre de panorama dont on peut se rincer l’œil, sur le sentier de la Chute de Luskville, qui longe les pentes abruptes de l’escarpement Eardley. La rivière des Outaouais est visible à l’arrière-plan et plus loin encore, ma province natale, l’Ontari-ari-ari-o.

Ce weekend, en randonnée sur ce sentier, j’ai croisé un bon vivant qui eu une lubie et qui s’est offert le luxe de sauter les deux pieds dedans.

Devant le regard attentif de son jeune fils, cet homme a minutieusement étiré une gomme baloune (pré-machée) pour la fixer entre les deux branches d’un arbre.

Moi, l’indécrottable curieuse, je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander :
- Qu’est-ce vous faites?
Il m’a regardé, avec un grand sourire franc (même pas gêné d’être pris en flagrant délit de fantaisie…) et m’a répondu :
- C’est un pont pour les fourmis.

Devant sa joie d’avoir inventé quelque chose d’aussi foufou et d’aussi frivole, je l’ai envié. Je n’en connais pas des masses de monde qui osent se laisser aller au farfelu, qui jouent avec l’absurde, qui trouvent de l’attrait dans l’inutile…

Après avoir admiré un instant la joie de vivre de cet inconnu, je suis vite tombée dans ma manie: me demander s’il y avait là un bourgeon d’idée pour une histoire. Qu’est-ce que je pourrais bien inventer comme intrigue autour d’un pont pour fourmis?

Ouais, les écrivains sont des rapaces, qui sautent sur le moindre petit bout de vie pour tenter de le transformer en Littérature.

9 commentaires:

  1. Ça s'appelle de l'entraide, ça, non?
    Un livre pour enfants, c'est peut-être ça aussi: leur permettre de passer d'une branche à l'autre...

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  2. Anonyme12 h 20

    C'est épatant! Quand on pense que les humains, on n'est même pas fichus de s'entraider pour des petites choses, encore moins celles qui mettent notre vie en danger.
    Moi, je vote pour un livre avec ce thème... C'est ton style!
    M.

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  3. Andrée-Anne,
    Jolie métaphore qui décrit de façon poétique la littérature jeunesse... En autant que la branche ne casse pas...

    M.
    Ah bon, c'est mon style ça? Mais j'ai parfois l'impression d'être celle qui veut toujours "faire la leçon". Pas bon ça...
    Andrée

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  4. Et avoir trouvé ce vidéo... comme ça, au détour d'une petite recherche?
    Rapace, un auteur, il est vrai. Moi aussi, samedi quelqu'un me contait une histoire de peur d'un trou et je crains fort que quelqu'un va y tomber dans ce trou, dans un de mes textes!

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  5. ClaudeL,
    Va-t-il en ressortir du trou? Écrirez-vous un polar, un "cliff hanger"?
    A.

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  6. Polar, très peu pour moi. Anecdote tout au plus.

    C'est quoi un cliff hanger? je ne connais que les cliffs of Moher en Irlande!!!

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  7. Claude,
    Un "cliff hanger"... c'est une expression utilisée au cinéma (et en littérature aussi je crois) pour décrire un film qui a beaucoup de suspense... qui présente des scènes où le personnage est au bord du précipice et sur le bord d'y tomber... C'était ma tentative de faire de l'humour, puisque vous parliez d'une histoire de trou... Mais comme mes filles me le disent, mon humour laisse parfois à désirer..
    Andrée

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  8. Bernard Werber a été encore plus "rapace" que vous puisqu'il a déjà utilisé l'anecdote ,tiré de «la vie des fourmis» de Maurice Maeterlinck, dans son excellente trilogie des "FOURMIS"...

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  9. Cher l'encre,
    Je ne savais pas que Werber (dont je n'ai lu que le premier tome des "Fourmis") s'était "inspiré" d'un autre auteur pour étoffer son roman. J'imagine qu'il a décrit un pont de fourmi avec des fourmis, mais pas avec de la gomme baloune. En cela, le papa rencontré dans le parc de la Gatineau était vraiment original.
    Andrée

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