jeudi 6 mai 2010

À quel âge est-ce qu’on commence à être un peu content de son talent?



Ces jours-ci, je relis mes écrits en chantier et je soupire.
Blah…
Je trouve ça très quelconque.
Terne.
Aussi drabe qu’un jour de pluie.
Et c’est lourd à porter.

Y’en a-t-il des créateurs qui ont le talent de leurs ambitions?

Dans une entrevue donnée cet hiver au Libraire, l’auteur Stéphane Bourguignon disait à cet effet: « Tous les écrivains le disent : le moment le plus dur, émotionnellement, c’est quand tu réalises que ne seras pas capable de ce que tu espérais réaliser. »

J’admire énormément l’auteure américaine Jane Yolen, qui a publié plus de 300 livres pour jeunes et pour adultes. À plus de 70 ans, la dame continue de créer et de publier à un rythme effarant (pour ne pas dire effréné…). Récemment, elle a écrit ceci sur son journal/blogue:

«Je suis satisfaite de mon petit talent et j’en ai tiré le maximum. Je connais ma place sur "l'échelle du succès". Je n'ai pas de raison de me plaindre.»

J’admire la sérénité de Jane Yolen vis-à-vis de ce qu’elle appelle son « petit talent ».
En fait, je lui envie sa sérénité.
À quel moment est-ce qu'on accepte qu'on a un "petit talent" plutôt qu'un "immense talent"?
À quel âge est-ce qu’on commence à être un peu content de son talent?

8 commentaires:

  1. Sur quelle échelle mesure-tu ton talent? Lance l'échelle par la fenêtre! Sois consciente de ton ambition et ton talent sans mesures!

    Tu as un idéal, pourquoi tu arrêterais de vouloir le réaliser? Si on aspire pas aux grandes choses ont ne les auras jamais!

    Puis arrête de soupirer, attelle-toi à ton ordi et reprend ton chantier qui est aussi un sentier. Dis-toi que t'es dans la montagne, en terrain dangereux et difficule mais qu'au sommet tu auras une vue magnifique! Accroche toi comme tu peux et tu continueras de grandir dans ton art...
    Lâche pas! Tes fidèles lecteurs attendent la prochaine manifestation de ton talent! On aime ça nous te voir évoluer...

    RépondreEffacer
  2. Moi, comme tu le sais, je viens de lire Miss Pissenlit, ton roman de 376 pages, et je trouve que tu as beaucoup de talent. J'espère que tu vas continuer dans les romans, tu as du souffle. J'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu.

    Le regard que l'on pose sur soi est exigeant, c'est l'équivalent, j'imagine, du vent qui souffle sur la voile pour faire avancer le bateau, malgré les flots.

    RépondreEffacer
  3. Dodo a tout dit et avec brio! Je l'appuie dans ses paroles. Ne te mesure pas à personne sauf à toi-même et continue!

    RépondreEffacer
  4. Je partage avec toi quelques réflexions, sans prétention aucune. Il n'y a pas d'âge pour être content de soi, pas plus qu'il n'existe d'échelle utile pour mesurer sa valeur. Peut-être ton cafard est-il le résultat d'une erreur commune: s'estimer en fonction du résultat, en oubliant de considérer à sa juste valeur l'effort fourni et le plaisir récolté. C'est avec toi-même que tu dois te mesurer, personne d'autre.

    RépondreEffacer
  5. Paul Auster a dit qu'écrire c'est 5% de talent et 95% de travail. Alors lâche-moi les baskets avec le talent! Allez, au travail!

    RépondreEffacer
  6. Dodo, Venise, Martine, Karuna,
    Vous êtes à la fois sages (dans le sens de sagesse) et zen.
    Merci Karuna de me rappeler que dans l'effort fourni, il faut aussi se souvenir (et apprécier) le plaisir récolté.
    Quant à toi, Andrée-Anne, tu m'as fait rire et tu as bien raison, je te lâche les baskets et je me retrousse les manches. Toi aussi?
    Andrée

    RépondreEffacer
  7. Que ce soit le travail reconnu ou le talent admis et/ou apprécié, je suis de celle qui se voit à travers le regard des autres.
    Donc à 25 ans, j'étais naïve, il me semblait que l'espoir était immense, que mon talent -- quel qu'il soit, que je ne savais pas évaluer-- et mon travail allaient être reconnus. Ce fut le cas en partie, mais pas exactement là où je l'aurais espéré.
    Maintenant,par les méandres de l'expérience acquise, je me pose encore les mêmes questions mais je n'ai plus grand espoir. Tant pis, je suis fière de moi. Peut-être n'ai-je pas croisé ce regard qui allait me donner vie? Ou j'ai mal interprété ce que j'y ai vu.

    RépondreEffacer
  8. Chère Claude,
    Continuer à se poser les questions difficiles, tout en restant fière de soi-même, ça me semble déjà toute une réalisation!
    Andrée

    RépondreEffacer