jeudi 2 septembre 2010

Facebook : exhibitionniste et intrusif…



L’une de mes auteures jeunesse préférée, Marie-Aude Murail, n’est pas tendre du tout à l’égard de Facebook. Voici ce qu’elle écrit dans son journal d’écriture pour le Tueur à la cravate :

«Je me suis déconnectée de Facebook. Chronophage, exhibitionniste, voyeur, intrusif ou, dans le meilleur des cas, fade et anodin.»
Et plus loin, elle rajoute:
«Travailler, approfondir, prendre du temps, creuser, retravailler, c’est mon credo, et la seule façon de tenir tête à ce tsunami qui a nom Internet.»

Je suis d’accord avec Marie-Aude Murail. Enfin, presque.
Oui, Facebook est souvent fade, certainement exhibitionniste et assurément chronophage (surtout pour les travailleuses autonomes comme moi)...
Mais on y trouve parfois des perles de sagesse.
Et parfois aussi du réconfort.
Et de la solidarité.
Et à mon grand chagrin, j’ai un petit côté voyeur qui m’empêche - pour le moment – de me déconnecter.

mercredi 1 septembre 2010

Pour stimuler la créativité

Caricature:Mr.Fish


Oubliez le remue-méninge, ça ne remue rien, surtout pas la créativité, nous disait récemment le magazine Newsweek. D’après un éminent professeur de l’Université de l’Oklahoma, la créativité naturelle, qui jaillit de vous spontanément comme une fontaine d’eau pure, ça n’existe pas. Il faut la travailler, la stimuler, l’exercer. Comme un muscle.

Newsweek propose quelques techniques pour stimuler la créativité. D’abord, n’essayez pas de forcer la créativité. Faites plutôt de l’exercice, coupez le temps passé devant les écrans, prenez des pauses regénératrices, abandonnez-vous à vos passions sans chercher l’équilibre… etc.

Mais le truc pour stimuler la créativité qui m’a le plus intriguée, c’est celui qui conseille d’explorer d’autres cultures. D’après un chercheur américain, les gens qui ont vécu à l’étranger sont plus créatifs. La créativité est également plus élevée chez les personnes bilingues et chez les immigrants. Il semble en effet que les expériences interculturelles obligent les gens à s’adapter et à être plus flexibles.

Mes proches m’ont souvent reproché de poser trop de questions aux « étrangers », à ceux qui viennent d’ailleurs. Dorénavant, quand on me fera cette remontrance, je répondrai:«J’alimente ma créativité.»
Na.

dimanche 29 août 2010

Allons allumer des feux…


Comme des milliers d’écoliers cette semaine, mes filles reprennent la route de l’école. Elles partent, les sacs à dos bourrés de cahiers vierges et de manuels aux pages encore raides.
Et la nostalgie vient me tourner autour.

Et me revient à l’esprit ce mot du poète Yeats:
«L’éducation, ce n’est pas remplir un seau, mais plutôt allumer un feu.»

C’est la rentrée et je pense à tous ces profs qui vont se présenter devant leur classe avec leur bagage d’excitation, d’attentes, d’inquiétudes et d’espérances.

Et je pense à tous ces élèves qui vont se présenter en classe avec leur bagage d’excitation, d’attentes, d’inquiétudes et d’espérances.

Je leur souhaite de s’enflammer.
Ensemble.

Et cette semaine, en piochant sur mon manuscrit, je vais tâcher de me rappeler que je ne dois pas seulement noircir des pages avec mes mots, mais essayer moi aussi d’allumer un feu.

jeudi 26 août 2010

Nageurs et auteurs : développer le muscle de l'endurance


Nageur. Bronze, IIe siècle ap. J.-C.


Dans le Vanity Fair du mois d'août, une anecdote sur la fiancée du Prince Albert de Monaco m’a frappée. Cette belle blonde au corps sculptural est une ancienne championne mondiale de natation. Et le journaliste d’écrire à son sujet :
« Solitude, silence, stamina: this is the daily fare of the competitive swimmer.”

Solitude, silence et endurance, voilà le pain quotidien du nageur.
Tiens, tiens, que je me suis dit, l’écrivain se nourrit lui aussi du même pain.

Dans mon cas, pour les deux premiers ingrédients, ça va.
La solitude, je l’aime et la désire plus souvent qu’autrement.
Le silence, je l’adore (il est bien d’or, non?)
C’est pour l’endurance que ça se gâte.
L’endurance.
Oupelaille.
C’est là que j’ai beaucoup (beaucoup!) de progrès à faire.
Que j’ai bien des croûtes à manger, comme aurait dit ma grand-mère…

Pstttt! Psttt…. Madame la future princesse de Monaco, vous ne pourriez pas nous la donner à nous, pauvres écrivains aux tendances mollassonnes, votre recette pour développer ce fameux muscle de l’endurance?

mardi 24 août 2010

J’émigre en Australie


On ne sait pas si notre premier ministre lit. Stephen Harper n’a jamais répondu aux quelque 80 lettres (accompagnées de livres) si élégantes et si érudites que lui envoie l’écrivain Yann Martel depuis plus de deux ans.

Non, notre premier ministre ne semble guère intéressé par le littéraire. On est loin (dans tous les sens du mot) de l’Australie, où le premier ministre a créé un prix littéraire pour souligner la contribution de la littérature australienne à la vie culturelle et intellectuelle du pays.

Ces prix littéraires du Premier ministre sont décernés pour quatre catégories de livres: fiction, non-fiction, littérature pour ados et littérature jeunesse.

Tenez vous bien, la valeur du prix remis pour chaque catégorie est
de... 100 000$, en dollars australiens. Mais convertissez cette somme en dollars canadiens et ça donne un pactole de près de 94 000$. Avec un magot comme ça, un écrivain s’en achète des mois d’écriture…

Ce qui m'impressionne, m'épate et m'ébahit:
1- Le montant (plus que généreux) de la bourse qui accompagne les prix.
2- Qu'un politicien reconnaisse l'importance de la littérature pour l'identité, la culture et l'économie de son pays.
3- Que la littérature jeunesse soit reconnue au même titre que la "littérature pour les grands".

C’est décidé.
J’émigre en Australie.

dimanche 22 août 2010

Digne d'admiration


Petite mise à jour sur cette plante, dont j’ai parlé ici.

J’ai cherché en vain le nom de cette beauté, qui n’était ni un arbre ni une asperge géante.
Julie, une dynamique enseignante, s’est débrouillée mieux que moi et a trouvé le nom sur Google: agave.
Puis un poète et landartiste, dont j’ai admiré l'oeuvre ici, a complété la description.

D’après Roger Dautais, «l’agave met 15 ans avant de faire une fleur qui peut dépasser les 10 mètres de haut. Son nom vient du grec ayanoc qui veut dire : digne d'admiration. On ne pouvait trouver mieux comme nom. »

vendredi 20 août 2010

Peut-être qu’elle ne sait pas lire mais elle sait diablement raconter



Non mais l’avez –vous vu cette Capucine?
Même pas haute comme trois pommes et elle maîtrise déjà l’art complexe de raconter une histoire.
Non mais l’avez-vous entendu raconter son histoire cette Capucine?
Elle a un formidable imaginaire.
Et un riche vocabulaire.
Elle sait varier le dramatique et poétique.
Comment ne pas admirer son impeccable diction?
Et sa ferveur dans la narration.
Ouf.
De quoi donner des complexes à des écrivains incertains.
Pour tout ce que je sais, elle ne sait même pas encore lire cette Capucine.