Il mouillasse aujourd’hui.
Le ciel n’a que du gris à offrir.
Je viens de me lever et mon lit m’appelle, tel une sirène aguichante.
Je relis les pages de mon manuscrit révisées hier. Ce roman me semble chétif, terne, tirant vers le banal.
Je vais répéter, comme un mantra, le bon mot de Picasso: « Je ne sais pas ce qu’est l’inspiration, mais quand elle viendra, j’espère qu’elle me trouvera en train de travailler. »
oh! oh! t'es pas un peu dure avec toi-même? Allez, tu es une bonne auteure! pourquoi ce manuscrit serait-il si banal? Je ne te crois pas!
RépondreEffacerAndrée-Anne,
RépondreEffacerMon manuscrit n'est peut-être pas si moche que ça... mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, j'ai vraiment l'IMPRESSION qu'il est archi-mauvais.
Tant pis, je révise quand même. Et je balaye mes doutes sous le tapis. Est-ce que tous les écrivains ne font pas la même chose? Constamment?
Andrée
Constamment.
RépondreEffacerNahtalie Savaria, mon ex-éditrice chez HMH, appelle ça le "post-partum de l'écriture".
Évidemment, comme homme, c'est le seul post-partum que je connaisse, mais je présume que ça ressemble à l'autre.
Camille,
RépondreEffacerForte cette image du "post-partum" de l'écriture.
Mais si je comprends bien le sens de post-pasturm, ça vient après la naissance du bébé. Mon problème en ce moment, c'est que je n'ai pas encore fini de le pondre ce &*/!&/ roman. Je suis toujours dans les affres de l'accouchement... Suivront les affres du post-partum...
On est un peu masos les créateurs non?
Andrée
Créer est vraiment douloureux. On ne le dira jamais assez.
RépondreEffacerEn plus, avec ce que ça rapporte, dire qu'on est masos est un euphémisme.
(P.S.: Après le post-partum, rien de plus agréable que de bercer son bébé, non ?)
Oui, c'est doux de bercer le bébé, mais après, on s'inquiète parce que trop peu de gens (les médias...) lui font des guilis-guilis ou parce que le poupon n'est pas aussi populaire qu'on voudrait et que toute la planète ne s'empresse pas de courir l'admirer...
RépondreEffacerComme quoi, en plus d'être masos, nous les auteurs, on n'est jamais contents de son sort...
Andrée
;o)
RépondreEffacerTant qu'à être dans les images de bébés... Quand on me demande si les critiques négatives me font mal, je réponds par l'analogie suivante :
Mon roman, c'est mon bébé. Imaginez un papa qui se promène avec son enfant dans un centre d'achats et que quelqu'un lui demande :
- C'est votre bébé ?
Tout fier, le papa répond :
- Oui, c'est mon enfant.
- Yé donc ben lette !
C'est toffe, non, pour un papa (ou une maman) ?
Non mais vous les auteurs, vous regardez toujours le verre à moitié vide! Dites-vous donc que la vie est belle, que vous avez été publiés, que vous faites ce que vous voulez faire dans des conditions relativement aisées. Oui, c'est pas facile, j'en conviens mais vous ne travaillez pas dans un sweat shop à deux dollars de l'heure pour nourrir vos enfants...
RépondreEffacerBref, faites comme les athés, profitez de la terre et aimez votre vie!
M.
Bon, bon, fallait un "non-auteur" pour nous rappeler à l'ordre et nous empêcher de gémir sur notre triste sort. Tu as raison, gardons tout ça en perspective... quand on est confortablement assis devant son ordi à se tourmenter devant son manuscrit, on n'est pas dans un camp de réfugiés au Soudan...
RépondreEffacerMais tout de même, je me demande si les athés, il aiment vraiment leur vie?
Andrée